Pour ce nouveau rendez vous des 10 meilleurs albums Rap des années 90. Nous nous retrouvons pour une année qui me tient particulièrement à coeur: l'année 1993. Confidence pour confidence. 93 m'évoque mes premiers souvenirs d'enfance. Né en 1988, mes premiers souvenirs m'évoque le Club Dorothée, le chocolat Galak et autres conneries. Toutefois, ce qui marqua le plus ma mémoire c'est bien entendu la musique. Comment dire. Je serais à jamais reconnaissant envers mes grands frères pour m'avoir initié si tôt au Hip Hop. A y réfléchir, les autres gosses, basket luminescentes aux pieds; jouaient à la Megadrive ou aux Pog tandis que j'étais déjà bercé à la New Jack Swing. Il faut dire qu'à l'époque, (ouais je parle déjà comme un vieux...) partir aux states est un évènement en soi. Cela pourrait sembler étrange pour quelques un mais fut un temps le bruit courait que la France avait culturellement un retard de 5 ans sur les states. Oui, dans les années 90 le jeune comme ses aînés ne rêve que des Etats unis. Résultat, quand un membre de ma famille revenait de New York c’était avec le plein de CD. Dans mes souvenirs ce fut ma mère qui fit le déplacement et rapporta avec elle quelques pépites. Coup de bol, on va en parler tout de suite.
1993
10
Fat Joe - Represent
On ouvre le bal de l'année 1993 avec Fat Joe et son premier album "Represent". L'homme du D.I.T.C balance pour son premier opus un concentré de tout ce que New York a de meilleurs à nous offrir. C'est frai, c'est Street, limite crasseux. Bref, le Hip Hop qu'on aime merde! (écouter un extrait)
9
Das EFX - Straight Up Sewaside
Damn, mettez vous seulement à ma place une seconde. 1993, je suis haut comme trois pommes. Pour d'obscures raisons j'accompagne dans ses déplacements, mon oncle dans sa citroen AX fraîchement acquise. Lui, gros bonnet Champions USA sur la tête, black baggy et Timberland aux pieds. Et surtout Das EFX en fond sonore. Totalement happé par ce son "gang" mon oncle parlait sans cesse d'un film narrant une menace dans la société... Je captais rien à l'époque, mais ce que je savais pertinemment c'est la qualité produite par ce second opus des Das EFX. Ce savoureux mélange entre Rap bien crade et riddim underground faisait et fait toujours mouche. Un indispensable. (écouter un extrait)
8
KRS One - Return of the Boom Bap
En 1993, KRS One et son Boogie Down sont déjà considéré comme des vétérans. Cela peut paraître étonnant aux premiers abords mais cela peut se justifier finalement par une new school opposé en tout point à ses illustres aînés. Oui, les jeunes rappeurs de l'époque voulait déjà enterré ses anciens. Sauf qu'ici il faut faire gaffe à ne pas provoquer la mauvaise personne; sous peine de se faire envoyer dans les cordes comme le prouve l'excellent Return of the Boom Bap. Faut pas faire chier le "Teacher". Point. (écouter un extrait)
7
Naughty By Nature - 19 Naughty III
Souvenez vous, 1992 s'est terminé sur une domination insolente de la West Coast symbolisé par le triomphe écrasant de The Chronic de Dre. Aussi, nous statuons que la Eastcoast devait commencé sa mutation pour tenir la distance. Cette mouvance est ici incarné par Naughty by Nature. Trash, violent, irrévérencieux et terriblement technique. 19 Naughty III est une des premières réponses crédibles que la Eastcoast envoya à l'industrie. (sachez tout de même que le numéro du classement aura un plus grand impact encore). (écouter un extrait)
6
De la Soul - Buhloone Mindstate
Si la formule n'évolue pas des masses on ne peut que s'incliner face à son efficacité. Voila ce qu'est Buhloone Mindstate un bon produit dans la continuité. (et puis quand les choses changent ça râle donc bon..) (écouter un extrait).
5
2Pac - Strickly 4 My N.I.G.G.A.Z
2Pac revient aux affaires avec un Strickly 4 My N.I.G.G.A.Z surprenant. Surprenant pourquoi me direz vous ? Il faut savoir que 2Pac est à l'époque une figure majeure du mouvement New School, et celui qui jouit d'une street credibility et d'un capital sympathie déjà à part. Après un 2Pacalyspe Now ayant déchaîné une véritable tempête médiatique. 2Pac conscient de son statut à part, surenchéri avec un second album tout aussi provocant mais avec une profondeur insoupçonné. En témoigne des titres comme "The Street R Deathrow" ou "Holla if you Hear me". Sur ce second album c'est l’intelligence des propos qui prime alors que le 1er album sonnait comme un bon "fuck" pro black. Ainsi la majeure partie des titres comme "Strickly 4 my Niggaz" ou "Last Wordz" demande une seconde lecture pour comprendre la portée du message. Outre les classiques "Keep Ya Head Up" (ode aux femmes fortes) ou "Papa Songz". C'est sur le plan sonore que cet album est un véritable contre-pied. Plusieurs s'attendait à un album dans "l'air du temps". Pourtant 2Pac ici emprunte de vieux beats et reprend le tout à sa sauce. This is Classick (écouter un extrait)
4
A Tribe Called Quest - Midnight Marauders
A Tribe Called Quest est un habitué du classement. Preuve une nouvelle fois de la constance artistique et du potentiel créatif quasi intarissable de la formation. Avec Midnight Marauders en guise de troisième opus, Q-Tip et ses potes font la part belle aux mélodies novatrices tandis que les textes eux, font quasiment du surplace aux niveaux des thèmes. Chill and Cool, et c'est tout ce qu'on lui demande. (écouter un extrait)
3
Blackmoon - Enta Da Stage
Plus haut, je vous parlais de la citroen AX de mon oncle et de nos excursions sous fond de Hip Hop bien street. Et bien, Enta Da Stage du groupe Blackmoon était bien entendu du voyage. Si Naughty By amorçait un Rap Eastcoast plus sombre, Enta Da Stage va beaucoup plus loin et fait mieux en terme de construction. (écouter un extrait)
2
Snoop Doggy Dogg - Doggystyle
Exit le Gangsta Rap et faites place au G Funk. En 1992, Dr Dre redistribuait les cartes du Rap Game avec The Chronic. Nouvel alpha d'une industrie en pleine mutation, celui ci enfantera dans la foulée le cabotin Doggystyle, 1er album du chien nonchalant aux crocs acérés. Véritable petite bombe qui explosa Worldwide avec l'aide du classique "Whats my name?", Doggystyle se démarque par son approche décalé du son Westcoast; sans renié une certaine rudesse dans les textes. Fo shizzle ! (écouter un extrait)
Sans trop de surprise. 36 Chambers du Wu Tang Clan est le numéro incontestable de ce classement 93. Pourquoi un tel carton à l'époque et une aura encore intacte aujourd'hui ? Pour répondre à ces questions il faut tout simplement savoir que 36 Chambers est l'album symbolisant avec perfection la symbiose et la cohérence d'un Crew. Ainsi, malgré toutes les personnalités excentrique du groupe: Method Man le torturé, Ghostface en hustler, ODB le déjanté ou Raekwon le le poète mafieux. Tous parvienne à maintenir un équilibre sous la houlette du maître RZA. Le chef du groupe RZA, à la production amène pour sa part des samples Soul 70's apportant aux récits une portée cinématographique tout simplement inédite pour l'époque. Sans oublier, la chimie d'un groupe parvenant à se succéder au micro sans transition avec une parfaite fluidité. Résultat des courses, c'est toute une génération qui se retrouve grimé en sosie de Method Man pour ne citer que lui (Joey Starr reprendra sa gestuelle ou le fameux "oeil blanc"). Plus qu'un classique. 36 Chambers ou la première véritable réponse à la cote ouest. (écouter un extrait)
Conclusion de l'année 93: Le calme avant la tempête
La eastcoast n'est pas morte. Bien au contraire. Alors que le monde entier ne regardait que vers la cote ouest et ses lowriders. La eastcoast eu la bonne idée de "récupérer" les codes du gangsta rap pour les accommoder à la sauce des Knicks. Résultat, les récits (déjà peu ensoleillé) de la east prennent une tournure plus sombres tandis que les sonorités prennent le même chemin. Ainsi, le durcissement de la scène New Yorkaise contrastait alors avec un son westcoast qui semblait plus mélodieux et plus abordable. Comme si le rapport de forces et les armes en elle même avaient changé de main. Yep. Une "guerre" se prépare (pour le plus grand bonheur des médias) et pour le bonheur de nos oreilles bien entendu.
L'année 1994 à suivre ici
And The Winners is
1
Wu Tang Clan - 36 Chambers
Sans trop de surprise. 36 Chambers du Wu Tang Clan est le numéro incontestable de ce classement 93. Pourquoi un tel carton à l'époque et une aura encore intacte aujourd'hui ? Pour répondre à ces questions il faut tout simplement savoir que 36 Chambers est l'album symbolisant avec perfection la symbiose et la cohérence d'un Crew. Ainsi, malgré toutes les personnalités excentrique du groupe: Method Man le torturé, Ghostface en hustler, ODB le déjanté ou Raekwon le le poète mafieux. Tous parvienne à maintenir un équilibre sous la houlette du maître RZA. Le chef du groupe RZA, à la production amène pour sa part des samples Soul 70's apportant aux récits une portée cinématographique tout simplement inédite pour l'époque. Sans oublier, la chimie d'un groupe parvenant à se succéder au micro sans transition avec une parfaite fluidité. Résultat des courses, c'est toute une génération qui se retrouve grimé en sosie de Method Man pour ne citer que lui (Joey Starr reprendra sa gestuelle ou le fameux "oeil blanc"). Plus qu'un classique. 36 Chambers ou la première véritable réponse à la cote ouest. (écouter un extrait)
Conclusion de l'année 93: Le calme avant la tempête
La eastcoast n'est pas morte. Bien au contraire. Alors que le monde entier ne regardait que vers la cote ouest et ses lowriders. La eastcoast eu la bonne idée de "récupérer" les codes du gangsta rap pour les accommoder à la sauce des Knicks. Résultat, les récits (déjà peu ensoleillé) de la east prennent une tournure plus sombres tandis que les sonorités prennent le même chemin. Ainsi, le durcissement de la scène New Yorkaise contrastait alors avec un son westcoast qui semblait plus mélodieux et plus abordable. Comme si le rapport de forces et les armes en elle même avaient changé de main. Yep. Une "guerre" se prépare (pour le plus grand bonheur des médias) et pour le bonheur de nos oreilles bien entendu.
L'année 1994 à suivre ici
Le Tupac, le Fat Joe et le Naughty by Nature ne sont pas assez bon pour être dans le classement.
RépondreSupprimerD'autres albums méritent plus, le Souls of Mischief, le Cypress Hill, le Digable Planets, le Guru, le Del tha Funkee Homosapien...
Pour reprendre le commentaire précédent je plussoie que l'inévitable 93 Til' Infinity des Souls of Mischiefs a plus sa place dans ce classement que le Fat Joe ou le Das EFX (que j'adore au passage). Et le premier Digable Planets... Ca sent la bonne époque du Yo' MTV Rap !
RépondreSupprimerS.