Les meilleurs albums Rap US des années 90 [1997]

L'ouragan 1996 a laisser une trace indélébile dans le Rap game. Classiques à la pelle, tubes indémodables et  rappeur en début ou à l'apogée de leurs carrières, font de 96 l'année phare des années 90. Toutefois, comme le disait un artiste disparu l'année précédente: "Life goes on". Ainsi, 1997 est l'année du renouveau. L'année d'une refonte majeure mettant en exergue le triomphe de la new school. Fugees, Wyclef, Outkast, Nas, Jay Z. Tant d'artiste de renoms prompt à dominer outrageusement les charts et influencé l'industrie pour les années à venir. Retour sur une année riche en Hip-Hop.

1997

10

Missy Elliott - Supa Dupa Fly

Si vous lisez assez souvent ses pages, vous savez déjà l'admiration que je porte à Missy Elliott. Alors que Lil Kim occupait pour le classement précédent cette controversée 10ème place avec son premier album. Missy Elliott lui emboîte le pas avec le rafraîchissant Supa Dupa Fly. Rafraîchissant pour la simple raison que le Rap féminin à cette période clé se résume en deux écoles. Les "Bad lady" : Foxy Brown, Lady of Rage et les biatch : Lil Kim encore seule sur son marché. Ainsi, quand en 1997, Missy  (aidé par le jeune Timbaland) débarque dans les charts c'est pour offrir un album aux textes bourrés de références et d'humour le tout saupoudré d'un décalage totalement assumé. Un trip qui na pas prit une ride tout simplement (écouter un extrait)

9

Jay-Z - In My Lifetime Vol. 1

Vous êtes nombreux à détester cet album. Et pour des raisons purement objectives je vous comprend. Pourtant, tout était en place pour faire de ce second opus un classique incontestable. Puffy, Trackmaster, Primo à la prod. Des feats prestigieux : Diddy, Lil Kim, Blackstreet, Too Short... Pourtant, rien à faire. In my Lifetime restera la bouse orienté pop dans la discographie de Jigga. Malgré tout, en pur subjectivité cette fois, je porte une certaine tendresse pour ce second opus qui vieillit assez bien ma foi. En témoigne des titres à l'image de "The City is Mine" ou "Imaginary Player" dans le traditionnel esprit "hustler" du label Roc-A-Fella. Après je vous l'accorde, après un excellent Reasonable Doubt, nous étions en droit d'attendre mieux de l'auto proclamé King of New York (écouter un extrait)

8

Capone N Noreaga - War Report

Une décennie plutôt quelqu'un chantait avec conviction "The Bridge is Over". Pourtant, dès 94, Illmatic et son succès incontestable avait fini d'achever cette rumeur à coups de pelle. Dans cette mouvance où Mobb Deep et surtout Capone N Noreaga étaient dans les startings block. Prêt à en découdre et faire partager leur vision d'un monde froid et cruel. C'est dans cette optique doper à la street crédibility (et de pompage sur Mobb Deep soyons franc) que CNN se lance avec War Report dans une espèce de reportage en direct de la rue pour les mecs de la rue... Bref, le genre de sons trippant qui vous pousser à voler une bagnole et buté un aziat dans une supérette (dans GTA only hein). (écouter un extrait)

7

Busta Rhymes - When Disaster Strikes

Plus barré, plus fou, plus rapide, plus frénétique. Le second album de Busta Rhymes est à qualifié de la sorte. Suite direct de The Coming, qui faisait la part belle à une ambiance "apocalyptique", When Disaster Strikes souffre cependant d'un manque de cohérence et de fluidité entre les morceaux. Mais quels morceaux mes amis ! Chaque piste prise individuellement son indispensable à tout Ipod ou Cowon ou autre chinoiserie. Après cela n’empêche pas que l'album devient pénible en écoute continue et ininterrompue ( pourquoi ne pas avoir abusé sur les skit pour accentuer l’ambiance et crée un véritable storytelling ?). Comment ça je chipote ? (écouter un extrait)

6

Wyclef Jean - The Carnival

Fort du succès des Fugees, il était normal et prévisible que Wyclef soit le producteur le plus courtisé en cette moitié des années 90. Pendant que l'aventure "Fugees" était en stand by (qui dure depuis 15 ans maintenant), l'ami Jean sortait dès 97 son premier album et classique The Carnival. Vous vous souvenez du renouveau Hip-Hop dont je vous parlais en introduction; et bien sachez que Wyclef Jean en est la figure de proue tant il parvient avec aisance à marier Rap et sonorité créoles/caraïbienne le tout accompagné de prestigieux artistes tel que Jacod Desvarieux de Kassav ou Celia Cruz. Néanmoins, il est assez triste de constater que Carnival a tout simplement disparu de toutes conversations sur les forums spécialisés. C'est la vie que voulez vous. (écouter un extrait)

5

Organized Konfusion - Equinox

Fin de course pour le duo Organized Konfusion. Après 3 albums plutôt bon, notre binôme ce séparera en apothéose sur un Equinox d'excellente facture et trop peu cité par les férus de Hip-Hop. Pourtant tout est mis en place pour faire de cette album une référence tant le groupe possédait sa propre touche par rapport aux autres productions du Queens. Qu'à cela ne tienne, cet esprit "à part" sera conservé par Pharaohe Monch qui connaîtra par la suite une carrière solo riche en excellent albums, de quoi faire son deuil sans confusion aucune. (écouter un extrait).

4

Rakim - 18th Letter

Le 1er album solo de Rakim n'est sorti qu'en 1997 ! Je ne m'en remet toujours pas. Cependant, à l'écoute du premier opus du maître on comprend très vite la démarche et surtout pourquoi nous avons du attendre si longtemps avant d'entendre Rakim sans Eric B. Outre les problème judiciaire avec sa maison de disque de l'époque, Rakim semble avoir pris son temps et surtout du recul pour l'écriture de 18th Letter. Ainsi, l'ensemble se révèle cohérent et les récits sereins et plein de sagesse. L’apaisement après une période de tension avec qui vous savez... (écouter un extrait)

3

Wu Tang Clan - Wu Tang Forever

Quand 2Pac sort All Eyez on Me, le challenge des autres acteurs du Rap Game est naturellement de répondre en sortant un double album à leur tour. Quatre année après 36 Chambers, les membres du Wu se réunissent à nouveau pour la bonne cause. Le résultat donne un double album dynamique et bien street, le tout appuyé par des membres fort de leurs expériences solo encore plus à l'aise au micro. Seul ombre au tableau: Cappadona. Qui à mon sens n'a rien à foutre avec le Wu dans la mesure où il n'apporte pas grand chose. Le genre de mec qui pète l'ambiance dès qui l'ouvre en somme. Allez disons que son couplet sur "Triumph" est passable. Et encore (écouter un extrait)

2

Common - One Day It'll All Make Sense

Le troisième album de Common Sense, One Day It'll All Make Sense hérite de la prestigieuse seconde place. Troisième album, marquant en particulier la dernière collaboration entre Common et No I.D; avant le retour du producteur sur The Dreamer/The Believer (chronique dispo ici). Cet opus, se démarque des autres par son coté plus intimiste et ses sonorités flirtant avec une Soul acoustique du plus bel effet. Album Chill de l'année. (écouter un extrait)

and the Winner is

1

The Notorious B.I.G - Life After Death

C’était gros comme une maison (sans mauvais jeux de mot). Tout comme sa Némésis 2Pac Shakur en 96; Christopher Wallace et son Life After Death se révèle être le meilleur double album de l'année 1997. Point de hype post mortem. Statut posthume à part; Life After Death est un album d'une cohérence (en terme de de thématiques et de featuring) d'une efficacité redoutable. Les tracks produit par les Hitmen, Havoc ou encore Buckwild sonnent comme des frappes chirurgicales obligeant la tête à bouger quand "Hypnotize" résonne ou à jouer au player quand "Fuck You Tonight" en feat avec R.Kelly résonne dans la chambre... Oui, Life After Death a finalement bien une vie après la mort de Biggie. Il est à bien des égards l'album qui a le plus influencé (et figé) la scène eastcoast mainstream pour bien des années encore. Suffit de voir les 2Pac et Biggie wannabe d'aujourd'hui... Mais ceci est une autre histoire. (écouter un extrait)



Conclusion : The Sky is The Limit

1997. Plus de Biggie. Plus de 2Pac. Et il y en a qui pense que le Rap allait s'écrouler ? Le choc fut grand, la chute douloureuse mais le redressement fut à la hauteur en terme de fraîcheur et de créativité. 97 est une année intéressante dans la mesure où on note globalement une poussée de la scène du sud (Master P),  recul net des albums "gangsta" et "Westcoast". Le tout laissant place à un Hip-Hop et une eastcoast  au son plus "abordable". Jay-Z tenta le coup avec In my Lifetime tandis que Biggie réussissait avec Life after Death le tour parfait alliant son street et son plus Rnb. 2Pac et Big étaient avant-gardiste sur cette formule. Pour l'année qui va suivre, celle ci va s'imposer aux autres rappeurs et accentuer le phénomène de récupération à grande échelle du Rap par au hasard: MTV. Les cartes sont redistribuées et les choses évoluent à vitesse grand V. Mais pour traiter ce sujet je vous donne rendez vous pour le classement 98.


L'année 98 est à suivre ici