mercredi 28 décembre 2011

The Roots - Undun [Chronique]

Après la pluie vient le beau temps. Phrase passe partout qui s'avère fausse la plupart du temps (tout le monde sait qu'après la merde, vient la merde n'est ce pas). Sauf qu'au moment ou je tape frénétiquement sur mon clavier sans fil fraîchement acquis, un nouveau classique Hip Hop vient de voir le jour. Oui, le nouveau Roots est un classique. Une oeuvre. Une claque. Le genre de projet qui te rend fier d'apprécier le Rap dans toute sa saveur et sa richesse. Mais une fois n'est pas coutume, je vois deux trois réfractaires au fond de la salle. Ceux là criant à l'overhype en vénérant le 1er Weezy venu. Oui, toi en particulier; amateur d'un rap sans saveur. CrazySongz t'invite à découvrir le maître étalon d'un Hip-Hop aux sonorités acoustique et à l'écriture inspiré.

Généralement, lorsqu'un nouveau Roots est annoncé. L'amoureux de Hip-Hop que je suis sait instinctivement que la qualité sera au rendez vous. Ce gage de qualité qui leur est propre, assure que même leur plus mauvais projet restera sur le plan artistique, supérieur à 90% des autres albums. Peu importe la période. Cette solidité musicale et cette aisance naturelle du groupe s'est bonifié avec le temps, depuis les débuts de la formation en 1987.

Fondée par Black Tought (précurseur chez les précurseurs) et le génial Questlove. Nous retrouvons une nouvelle fois sur Undun cette formule magique qui a fait la renommée du groupe: Questlove à la batterie, Kamal Gray pour les percussion, C. Kirk Douglas à la guitare. Sans oublier Black Thought pour le rap. L'atout de la formation acoustique permet un renouvellement perpétuelle dans les sonorités; ce qui d'une part, amène un véritable renouveau entre chaque albums et donne une dimension uniques aux pistes proposées.

Beaucoup plus orienté Soul. Il m'est impossible d'écrire sur Undun sans évoquer l'élément majeur du projet. Car une fois n'est pas coutume ce dixième album, place le storytelling en theme principal. Exercice dont Black Tought est passé maître mais qui n'avait pas prit une telle ampleur jusqu'ici. Ainsi, l'histoire qui nous est narré est celle de Redford Stephens, un jeune afro-américain venant des ghettos et qui sombre dans la violence et la criminalité au fil de l'album. Néanmoins, la où le concept est jouissif sur le plan narratif, c'est que le protagoniste est mort dès le début de l'album. Comme le laisse comprendre ce coeur qui cesse de battre de manière si poignante. Car en commençant par le destin funeste de Stephens, The Roots crée une accroche solide qui nous contera comment nous en sommes arrivé à cette fatalité. Chaque pistes constituant un souvenir  du vécu ténébreux de R. Stephens comme sur le mélancolique "Sleep". Et quand bien même quelques moment de calme se manifesteront "One Time" ou encore "Lighthouse" La sensation de vivre ce Menace To Society à l'envers, donne une dimension digne d'un polar noir.

Bien entendu, la plume de Thought ne serait rien sans le travail d’orfèvre du reste du groupe. En terme d'arrangements et de production, l'ensemble est un parfait exemple de maîtrise et de cohérence. La Soul vient se mêler à des samples rendant chaque situation encore plus tragique comme sur le décisif "Tip The Scale", tandis que les invités Phonte Coleman, Dice Raw et surtout Bilal sur "The Otherside" rendent l'histoire beaucoup plus poignante. Un soucis du détail où mélodie et textes font tout simplement corps. À titre de comparaison, c'est une justesse que l'on retrouve dans le cinéma où le jeu d'acteur et l'angle de caméra parfait suffit à donner une émotion unique. Le choix du storytelling étant tellement casse gueule de nos jours, nous ne pouvons que féliciter The Roots pour l'histoire de ce Anakin du ghetto.

Seul classique digne de ce nom depuis fort longtemps. Undun est un conte urbain incontournable pour tout amoureux d'Hip-Hop, sans aucun doute possible.

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