jeudi 17 mai 2012

B.o.B - Strange Clouds [Chronique]

"Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses moeurs".  Sous cette citation de Nicolas Boileau que je compte bien réutilisé à l'envie et à bon escient. Se dévoile finalement l'état d'esprit qui fut le mien après l'écoute de Strange Clouds, nouvel album de l'étoile montante du label Grand Hustle de T.I. Seulement 2 ans après le sympathique The Adventure of Bobby Ray qui l'a élevé au statut de star outre atlantique, c'est avec curiosité que nous découvrons ce nouvel opus. Je vais être franc, en vieux con d'à peine 23 ans (B.o.b et moi avons le même âge) j'ai tout de même un peu de mal avec le virage Rap/Pop que prend une partie du Rap Game. Toutefois, en bon chroniqueur et en étant assez open, je risque toujours avec un plaisir masochiste ma petite santé auditive pour le simple frisson d'une éventuelle surprise. 

Après l'écoute du premier album, qui avait pour particularité de mettre sous fond de sonorité Pop/Dirty South  l'alter ego de l'artiste: Bobby Ray. Quelle serait finalement la formule adoptée sur ce nouveau projet ?

Trêve de suspens. C'est sans une once de prise de risque que B.o.b renoue avec son "fameux/foireux" mélange entre Rap punchy et Pop fast food. Autre petit point qui fait défaut à Strange Clouds c'est la disparition du fameux "double" Bobby Ray qui avait le mérite d'apporter un minimum de relief au précédent opus. Pour aller plus en profondeur, (et Dieu sait qu'on ne va pas creuser longtemps) l'ensemble de l'oeuvre est incroyablement radio friendly dans la mesure où notre protagoniste assure une nouvelle fois la quasi totalité de la production; tout en étant aidé par les producteurs en vogue (Billboard, Dr Luke ou encore Ryan Tedder). Les habitués retrouverons leurs marques tandis que les autres hésite déjà à se faire rembourser par la Fnac.

Cependant, 2 ans après The Adventure of Bobby Ray, il faut reconnaître que B.o.b a véritablement accompli des progrès au micro. Les punchlines sont beaucoup plus percutantes et moins marqué par des cris "gimmick", tandis que sur le plan purement technique l'élocution a gagner en groove en témoigne "Arena" en feat avec T.I. et Chris "Tyson" Brown. Autre petit détail qui fait plaisir: la présence de Morgan Freeman himself  pour l'intro "Bombs Away". Du bon, tout simplement. 

Hélas, le cas B.o.B me rappel assez le cas "Snoop Dogg". Le Snoop Dogg actuel est un rappeur décomplexé qui flirt avec brio avec la Pop ou l'electro. Pleinement à l'aise dans l'exercice, l'auditeur na jamais eu l'impression que l'artiste a le cul entre deux chaise artistiquement. Ce qui est malheureusement le cas pour le nouvel homme fort de Grand Hustle. En effet, comment ne pas se sentir désorienté quand tu passe d'un banger efficace comme le single "Strange Clouds" au relent dubstep (toujours dans la tendance) pour passer à un Rap guimauve sur "So Hard So Breathe". Dur.

Pour conclure, Strange Clouds est un album dans l'air du temps avec tout ce que cela implique: construction manquant de cohérence, featuring douteux à tire larigot, single radio friendly. Pour un résultat qui se veut bâtard et sans saveur. "Chaque âge à ses plaisirs, ses plaisirs son esprit et ses moeurs". Si cela implique un Hip-Hop aseptisé, des rappeurs en jean slim et que le public adhère je conseil chaleureusement l'album au public visé. Etant de la même génération que B.o.B je peux à la limite comprendre cette volonté des "baby rappers" de s'affranchir de certains codes du Hip Hop. Que cela plaise ou pas, l'intention est louable bien qu'elle manque de cohérence. Une chance alors que le Hip-Hop soit autant varié, qu'on se le dise.

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