mercredi 23 mars 2011

Saigon - The Greatest Story Never Told [Chronique]

Si les plus anciens fans de Hip-Hop sont à juste titre (ou pas) critique envers la nouvelle génération, force est de constater que certains parviennent à séduire et convaincre. En général ces artistes sont toujours des plus discret, ne bénéficiant pas de l'aura des Popstars type Lil Wayne ou T.I, ils tentent toutefois d'exister en véhiculant un Hip Hop de base. Dans cette catégorie, nous trouvons  Saigon.

Rappeur New Yorkais de son état, Saigon est de ceux dont le public attend beaucoup mais dont les albums peine à sortir. Par manque de talent ? Loin de là. Par manque d'inspiration ? I Dont Think So. Par manque de soutien de son écurie ? Vous tapez dans le mille.

L'histoire de Saigon est des plus classique à la limite du banale. Baignant dans le milieu underground dès son plus jeune âge. Il décroche une signature chez Atlantic après s'être fait pisté par l'illustre beatmaker Just Blaze. C'est donc confiant qu'il annonce et prépare son opus The Greatest Story Never Told, il ne croyait pas si bien dire. Entre reports, et séjours en prison, Crazysongz tient à vous conter l'histoire d'un opus que l'on attendait plus.

Tandis que Atlantic délaisse peu à peu notre rappeur du jour, celui ci tente avec difficulté de maintenir un semblant de buzz autour de son art. C'est donc en multipliant les mixtapes (Warning Shots en 2008) et les clips à la va vite que Saigon tente d'exister dans ce Rap Game impitoyable, il ira même jusqu'à faire le Guest Star dans l'excellente série Entourage. Pourtant, c'est un Saigon qu'on imagine blasé, qui finit par quitter Atlantic pour des horizons plus vert.

2011, après une longue traversé du désert, sort enfin l'opus tant espérer. Une attente récompensé par des tracks de qualités, l'album marque les retrouvailles entre notre Yardfather et son ami Just Blaze chez qui il signe. A noté que ce dernier produit la quasi totalité de l'album sans oublier la fameuse touche SoulFul qui a fait son succès et celui de Rockafella en son temps. Ainsi, le rendu artistique de TGSNT, en ressort assez convenu voir prévisible, tout en étant homogène et agréable à l'oreille. Un manque de prise de risque qui assure tel une ceinture de sécurité dans le même temps très peu de déchet. C'est donc toujours avec ce flow acerbe, voir impertinent que Saigon enchaîne des performances de hautes volées: le très Hood "The Greatest Story Never Told", "Enemies", "Believe It" ou  encore le rockafelien "Preacher".

Loin de faire cavalier seul, notre emcees de Brownsville se paie le luxe d'être accompagné pour nous narrer son histoire en musique. De ce fait, c'est avec un grand plaisir que l'on retrouvera Devin The Dude sur le groovy "What The Lovers Do" produit par Red Spyda, ou encore Faith Evans au refrain sur "Clap" toujours produit par Blaze revenu à son meilleur niveau. Niveau prod' parlons en, l'extravagant Kanye West est de la partie sur "It's Alright" sur un sample de feu Luther Vandross, l'ex D.I.T.C Buckwild quant à lui, offrira un beat mélodieux sur "Oh Yeah (Our Babies)" pour la partie sentimentale de rigueur.

Simple mais efficace, même si trop prévisible et sans surprise. L'histoire de The Greatest Story Never Told est avant tout celle d'un rappeur s'étant battu pour la sortie de son projet. Étant fan du travail de Blaze, je suis assez satisfait de l'orientation "post Blueprint" de l'album, content de ne pas voir Saigon céder aux affres de l'auto-tune et du Dirty South. Comme quoi, la persévérance porte souvent ses fruits. En espérant que l'attente du prochain opus soit moins longue.

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