lundi 1 novembre 2010

Sly Johnson - 74 [Chronique]

La Soul a le vent en poupe en cette fin d'année 2010. Un retour en force confirmé par la grande activité d'une scène française en pleine mutation. Et mutation oblige, la scène française nous offre de plus en plus de spectacle en pleine rue, et le public s'attache finalement à ses représentation publique où le chant semble être des plus spontanée. Petit à petit, la France se (re)découvre un sens du groove particulier et certain à l'image de l'Oncle Soul assume cette double culture musicale et ose le flirt entre l'anglais et le français dans leurs compositions.

D'ailleurs, si il y'en a bien un avec qui vous devriez flirté en ce moment, c'est bien avec Sly Johnson. En effet, après avoir collaboré avec Oxmo Puccino sur "L'arme de Paix", l'ancien chef d'orchestre du Sain Supa Crew nous revient avec son très attendu album nommé 74, un titre renvoyant à l'année de naissance de l'artiste. Jouissant d'une crédibilité indiscutable dans le milieu mainstream et underground français et international, CrazySongz vous propose la chronique d'un album dont ont en attendait finalement un peu trop.

Toutefois, je vous arrête tout de suite, 74 est un bon album. Néanmoins, il faut noter que celui qui se faisait encore appelé Sly The Mic Buddah nous a fait patienté 2 bonnes années après l'excellent maxi "Paris" pour au final accouché d'un projet assez bancal.

Alors oui, l'album est agréable à l'oreille. Oui, Sly fait le job tout au long de l'album. Mais malheureusement, malgré les qualités certaines de l'artiste, ont peine finalement à s'impliquer dans l'écoute de l'album, la faute à une direction artistique pas très clair. Oscillant entre Soul; "I'm Calling You" en feat avec Ayo et Funk/Pop sur d'autre morceaux, comme le brouillon "Sexy". On a finalement la sensation d'avoir un disque où l'acteur principal semble réclamé - à tort - le rôle de figurant; le tout soutenu par des prods ne permettant pas à l'artiste d'exprimer tout son potentiel au maximum. A noter que le bougre a su s'entourer de la crème en matière de musiciens, TM Stevens à la basse, Cindy Blackman à la batterie et Larry Gold aux arrangements. Une armada de talent qui confirme la crédibilité de l'ex rappeur, même si pour 74 force est de constater l'ensemble est assez convenu et manque d'originalité.


Malgré cela, l'album bien que court réserve de bonnes surprises, la première friandise se trouve en début d'album avec le Soulful "Slaave 2" en feat avec Slum Village, ajoutons au panier le vintage "Hey Mama" et surtout l'excellent Slow Jam "Star" en feat avec Rachel Claudio et 20Syl. D'ailleurs, c'est dans ce registre Nu Soul que j'attendais "74". Sur "Star" on a droit à une prestation sobre et groovy en parfaite harmonie avec l'acoustique , et à aucun moment on ne ressent la prod prendre l'ascendant sur le duo. Entre reprise, délires funk assourdissante et son purement Soulful, on arrive déjà à la fin de l'album. Et l'album finit très très bien - et en français s'il vous plaît - puisque sur "26.06.74", Johnson entre Spoken Word et chant, nous livre une courte introspection sur son parcours et des ses espoirs futurs.
Second point qui pourra fâcher les "puristes", le nombre de reprise de certains standard Soul. Bien entendu, il est toujours appréciable d'entendre le fameux "Fa Fa Fa Fa (Sad Song)" d'Otis Redding ou le classique "Every Body Gotta Learn Sometimes" de The Korgis. Or, pour un premier album, je trouve la démarche inapproprié dans la mesure où cela montre un manque de créativité d'une part , surtout que l'album ne fait que 11 petites pistes, de quoi frustrer. Ajoutons à cela que l'auditeur qui s'y connaît un peu est inévitablement poussé à la comparaison avec les titres originaux, une barre trop haut placé, même pour notre Beatboxeur préféré avouons le.

Une fois le lecteur sur Stop, "74" place facilement Sly Johnson dans le haut du panier de la Soul Française. Toutefois, on ne peut être que déçu par le manque de prise de risque et le peu de titres plus "personnel". Ajoutez un brin de folie plus prononcé et Sly Johnson nous offrira à coup sur, un classique pour son second opus.

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