Sexion D'Assaut - L'Ecole des Points Vitaux [Chronique]

"The Pussycats Dolls Effect"

Alors non, il n'est pas question ici de pétasses affriolantes et chaudes comme la braise mais plutôt question de surexposition. Ou comment 3 types peuvent saborder involontairement un album potentiellement bon. Courant 2010 sort l'album tant attendu de la Sexion d'Assaut : l'école des points vitaux. Jouissant d'un buzz plus que mérité en raison d'une bonne réputation dans l'underground français, notre groupe originaire des quartiers nord de Paris s'est fait connaître à l'aide de nombreuses mixtapes et plusieurs freestyles de qualités.

Ayant la reconnaissance de la rue, notre groupe composé de 8 gaillards tente finalement l'aventure mainstream avec plusieurs single Radio, dont le plus connu est "Casquette à l'envers". La Sexion d'Assaut étant reconnu pour la puissance individuel de ses membres (3 pour être méchants) va donc tenté de proposer un album rafraîchissant, cohérent et homogène. Le Pari est il réussi ? C'est ce que nous allons tenter de voir ensemble.

Premièrement, qui dit album dit thème varié. Est ce le point fort de rappeurs étant habitué au freestyle ? Exercice qui je vous le rappel dispense d'avoir un thème précis ? La réponse est oui et non. Oui, car la volonté d'apporter des thèmes est présente, "Ca chuchote", "l'école des points vitaux", "la drogue te donne des ailes" ou encore "Mon gars" et non dans la mesure où le groupe retombe dramatiquement dans le freestyle au niveau de l'interprétation. Chasse le naturel...

Dans un cas pareil, on se dit que les prod, vont nous amener du lourd en terme de beat. Que nenni, les productions sont pour leurs grandes majorités sans saveurs et sans surprises. La technique des emcees est tel que l'ont s'étonne à oublier les beats alors que par principe un morceau est sensé formé un tout. Talentueux et techniques sont les membres de la Sexion d'Assaut et il faut souligner l'effort lorsqu'ils tentent d'aborder certains sujet de sociétés tel que l'amitié, l'emploi ou la famille. Alors certes, la plume n'est pas exceptionnelle mais la qualité d'enchaînement des flows sur certains titres comme "J'ai pas les loves" ou le très funky "Wati by night" tendent à rattraper le coup.

Allons maintenant vers le fond du problème, à savoir le nombre. Nos joyeux lurons sont 8, et  parmi eux 3 se démarquent réellement tout au long de l'album: Black Mesrime, Lefa et surtout Maitre Gims. Le 1er est assez basique, pas un mot plus haut que l'autre, Mesrime fait le job proprement. Lefa comme Mesrime fait le job, et même si son flow sent le "déjà entendu" il amène avec Maitre Gims, une dimension émotive aux morceaux. Maitres Gims parlons en, sans doute le plus présent sur l'album, il est aussi le plus polyvalent des 8. Sûrement influencé par Nate Dogg, il assure tout les chants et quasiment tout les refrains; capable de rapper avec un ton assez irrévérencieux, il peut se révéler Too Much et lassant à force. Ce trio squattant toute la galette, les 5 autres peinent à s'imposer et plombe souvent l'ambiance d'un titre.  Le problème du nombre est récurrent dans le Rap français. Tout le monde se souvient des sons hasardeux de la Mafia K'1fry et malheureusement ils ne sont ni le Saian Supa Crew, ni le Wu Tang Clan qui eux ont su apporté une véritable fluidité sur chaque morceaux, les membres y étant complémentaires.

De là à dire que la Sexion d'Assaut n'est pas un groupe pouvant apporter des albums solides, c'est un pas que je ne franchirai pas (pas tout de suite en tout cas), un rééquilibrage au sein du groupe est nécessaire pour les prochains albums, sans quoi l'École des Points Vitaux sera peut être signe de redoublement pour certains membres.