jeudi 23 août 2012

Les meilleurs albums Rap US des années 90 [1996]

Pour beaucoup l'année 1996 est la période la plus prolifique du Hip-Hop US. L'année qui compte le plus de classique, l'année du climax de la guerre East vs West. Petit rappel des faits, depuis la fin des années 80 la Westcoast fait de plus en plus d'ombre à la cote Est au niveau des ventes. Malgré d'excellents albums, la East ne parvient pas à allier succès critique et succès commercial. Ainsi, il faudra attendre Illmatic de Nas et Ready to Die de Notorious BIG pour que la grosse pomme revienne au premier plan. Cependant, les choses sont loin d’être rose dans cette jeune industrie. Tupac Shakur, le rappeur le plus populaire (au delà des clivages east/west à l'époque) se fait tirer dessus en 1994 en bas d'un studio ou se trouvait au même moment P. Diddy et Biggie. Shakur survécut à l'attaque et à peine remis, fut condamné à 4 ans de prison pour une histoire de viol. En taule, Shakur pense que Puffy et Biggie étaient au courant du guet apens, ce que les deux nient en bloc. La situation connaît un nouveau rebondissement quand Suge Knight patron de Death Row (en délicatesse avec Diddy), fait sortir 2Pac de prison et le fait signé sur son label. Résultat, sous couvert d'une tension palpable, les artistes des deux cotes vont sortir une avalanche de classique qui fait que 1996 reste la plus grande année du Rap.



ps : Ah oui, petit spoiler. 2Pac n'est pas premier de ce classement ;)



1996


10
Lil Kim - Hardcore


Je me rend compte d'une chose à l'instant ou je tape sur mon clavier. Depuis le commencement de ce classement, aucune femme n'est apparu dans nos Top Album. Et non, la présence de Lil Kim ne veut pas dire que le Rap féminin n'existait pas avant, bien au contraire. Je pense avec tendresse a MC Lyte ou Queen Latifah qui depuis des années déjà représentait avec élégance le sexe faible. Pourquoi alors Lil Kim est elle la première à faire son entrée dans un classement ? Sans fioriture, la réponse se nomme Hardcore, premier album de la Queen B désormais classique. Véritable petit bijou. L'album est coproduit par Diddy, Dupri et Biggie sans compter le soutien de Jay-Z et de Junior Mafia. Cependant ce casting 5 étoiles et la cohérence des productions (prends en de la graine Nicki) ne serait rien sans les textes crus et "hardcore" de Kim. Chose totalement inédite et révolutionnaire pour l'époque, celle ci joue clairement de ses atouts et assume son coté "salope" pour parvenir à ses fins. Quand une meuf lâche une phase comme "Bet I wet cha like hurricanes and typhoons; Got buffoons eatin my pussy while I watch cartoons". Cela suffit à propulser Lil Kim comme icone et sex symbol (avant la chirurgie bien entendu). (écouter un extrait)


9
UGK - Ridin Dirty


Les Underground King font un retour remarqué avec leur troisième album Ridin Dirty. Apportant du frai à l'heure ou East et West se lance piques sur piques. UGK revient au sources avec des récits terre à terre et des sonorités sentant bon le Sud. Une forme qui a du groove, un fond qui à du sens et nous avons ici la recette d'un album simple mais diablement efficace. (écouter un extrait)


8
Busta Rhymes - The Coming


Avant de pondre des merdes infâmes comme Back to my B.S, Busta Rhymes était en 1996 la nouvelle sensation Rap de la scène Hip-Hop. Ayant fait ses armes sur les albums d'A tribe Called Quest et de Big Daddy Kane. Trevor Smith de son vrai nom, marque les esprits dès son 1er album. Ainsi, The Coming réunit les talentueux Q Tip et J. Dilla (The Ummah) à la prod, le tout pour permettre à Busta de nous proposer son univers décalé et ses punchlines assassines. Indémodable must have. (écouter un extrait)


7
The Roots - Illadelph Halflife


Les fans des Roots vont me mettre un contrat sur la tête. Oui, Illadelph Halflife n'est que septième ! Qu'à cela ne tienne. Bien que je trouve l'ensemble d'une qualité irréprochable bien que trop dans la tendance NY au niveau des sonorités. Il n'est pas à mon sens, taillé pour côtoyer le haut du classement. Nuance cependant. Être présent dans le top 10 est déjà un gage de qualité en soi. Ça reste The Roots. (écouter un extrait)


6
Jay Z - Reasonable Doubt


Le 1er album solo de Jay Z fut à l'époque une assez bonne surprise pour les amateurs du genre. Quasi sorti de nul part, le futur monsieur Beyonce offre avec Reasonable Doubt, l'album confirmant si nécessaire le regain de forme de la Eastcoast. Et ce ne sont pas des titres comme "Dead president II" et "Brooklyn Finest" feat B.I.G qui diront le contraire. Pour ma part, il s'agit du meilleur album Jigga (avec The Black Album.) Deux classiques à posséder d'urgence si ce n'est pas déjà fait. (écouter un extrait)


5
Outkast - Atliens


Plus haut je vous disais que UGK avec Ridin Dirty avait su apporter un vent de fraîcheur au Rap Game et su remettre la Southside sur l'échiquier. Pourtant, l'album qui assurera la notoriété de Outkast est bel et bien Atliens. Plus décomplexé, plus sombres et plus funky à la fois. Ce second opus est tout simplement en avance sur son temps. Pour faire simple, Atliens fait figure de prélude à la tournure que prendra le Rap Game dans les années qui suivront. (écouter un extrait)


4
The Fugees - The Score


Avant de se lancer dans une carrière de cosplay du Joker (voir ici), Laurynn Hill et ses collègues Wyclef Jean et Pras ont tout simplement crée un raz de marée sans précédent avec l'album The Score. Album d'une efficacité redoutable, les titres sont le parfait mélange de sonorités Reggae, de Soul et de Hip Hop sans oublier l'influence indiscutable des sonorités haïtienne. Résultat, The Score se révèle comme un autre incontournable de l'année 96. A posséder d'urgence. (écouter un extrait)


3
Nas - It Was Written


Dire que le second album de Nas était attendu au tournant est un euphémisme. Après un Illmatic salué unanimement par la critique. La sortie d'It Was Written bien qu'inférieur qualitativement à Illmatic fut extrêmement positive. A grand renfort de classiques tels que "The Message", "A Gave you Power" (inspirant le "Me and my girlfriend" de 2Pac), "Street Dreams" pompé sur  le All eyez on Me de qui vous savez; ou encore "Live Nigga Rap" en feat avec Prodigy finissent de faire rentrer définitivement Nas dans la légende. (écouter un extrait).


2
2Pac - All eyez on Me


Et non, comme je vous l'avais annoncé 2Pac n'est pas le numéro de ce classement 96. Pourtant toutes les pièces du puzzle sont en places. All eyez on Me c'est l'album de Shakur qui s'est le plus vendu de son vivant. C'est l'album contenant une armada de classique tel que "How Do you Want it", "California Love", "2 of Amerikaz Most Wanted" et bien d'autre encore. Il est par la même occasion le premier rappeur solo à sortir un double album Rap. Un acte qui prend tout son sens quand on connait la vitesse et la qualité d'écriture de 2Pac. Alors qu'est ce qui coince ? Pourquoi Terence O et CrazySongz aiment défié toute logique ? La réponse se trouve chez le 1er du classement (écouter un extrait).



And The Winner is


1
Makaveli - The Don Killuminati: The 7 Day Theory


Je vous vois déjà soufflé derrière votre écran et pourtant un sourire en coin vient de naître sur votre visage (ne me ment pas mon ami). Alors faisons simple. 2Pac était un artiste brillant. Cependant bien qu'aduler en tant que Dieu du Rap il n'en était pas moins un homme. Cet homme en question se retrouva au centre d'une guerre tout en étant égratigner par les médias. La colère, la rage, la vengeance et la frustration donnent ainsi naissance à All eyez on Me. Qui bien qu'étant une machine à bangers irrésistibles et a quelques morceaux introspectifs s'est plutôt éloignés de ce qui faisait le charme des premiers albums contestataires de 2Pac. Cependant, tout artistes évolue et 2Pac ayant goûté aux fastes offerts par Death Row ne pouvait plus à ce moment clé faire machine arrière.

Pourtant, l'histoire veut que 2Pac souhaite quitter assez rapidement Death Row. Son contrat le liant au label pour un nombre limité d'album, il enchaîne dans la foulée d'All eyez on Me avec le fameux The Don Killuminati: The 7 Day Theory. Album jugé "Deeper Than Rap" (plus profond que le rap himself). Le dernier album de 2Pac (accessoirement le 1er à titre posthume) est d'une qualité génialement glacial. L'ambiance est clairement sombre. Les thèmes parlent du ghetto et du Rap game sans concession et mieux encore 2Pac parvient à atteindre la symbiose parfaite avec ses deux facettes : Thug and Poet. Ainsi "Me and my girlfriend" traitant de la relation entre 2Pac et son flingue, "Blashpemy" pour son rapport à la religion, "White Man'z World" pour la place de l'homme noir dans le monde sont un pan infime du travail d’orfèvre sur ce dernier LP. Cette véritable synthèse est appuyé par un véritable renouveau sonore. Alors qu'on pouvait s'attendre à ce que Daz ou DJ Quik soient présent à la production de l'album. Ce sont d'illustres inconnus qui prennent en charge les beats et les arrangements (le tout avec une implication plus poussée de Shakur); pour un résultat sans précédent et d'une introspection bouleversante. Alors oui, la mort de 2Pac quelques jours avant la sortie de l'album renforce la dimension quasi mystique autour de l'album; les textes sonnant pour beaucoup comme une sorte de testament. Mais dites vous bien, qu'on soit fan ou non. Il y a un avant et un après 2Pac, mais ça c'est une autre histoire (écouter un extrait)


Conclusion : No winner here

1996 est pour beaucoup l'année majeure en terme de Hip-Hop. Point culminant de la guerre East/West. Avalanche de classiques à n'en plus finir. Elle est cependant, marqué par la disparition d'une icône ayant marqué son temps. En outre, les nouvelles tendances que nous avons pu noté lors du classement précédent à savoir : rapprochement avec le Rnb, regain de la Eastcoast et monté de la scène du Sud sont de profond indicateurs de ce qui se passera pour les années à venir. Life goes on.

6 commentaires:

  1. Faut arrêter de surestimer Tupac.

    Le Lil Kim est nul.

    D'autres albums méritent plus, le Ghostface, le Redman, le De La Soul, le Jeru, le Mobb Deep...

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  2. Oubli magistral, limite impardonnable pour cette année charnière : Elementalz des Brotherhood.

    Très peu connu du grand public, à la différence de tous les albums cités dans ces pages (à la rigueur UGK excepté), cela n'en fait pas moins un album indispensable. Car la question est là : ce classement est-il mis sur les valeurs intrinseques des albums, où leur nombre de copies vendues ?

    S.

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  3. Surestimer tupac? Je pense que tu ne dois pas bien comprendre l anglais pour pouvoir dire ca les traductions de google ne suffisent pas pour deceler toute les facettes et les subtilites de son flow magistrale.concretement il y a tu pac et les autres le fait qu il soit mort en pleine carriere ne change pas grand chose a son merite et son talent c est tueur de la premiere a la derniere lettre de ces morceau

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  4. AU moins le OGC " Da Storm " au moins...

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  5. ice t return of the real...incroyable album super gangsta qui met des baffes a 90 pour cent de ton classement

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  6. je ne peux pas te laisser ne pas mettre: Redman - Muddy Watter dans le top 10!! ni mes gars: heltah Skeltah - Nocturnal!! ou encore OGC- Da Storm !! Yavait aussi Lost Boyz - Legal Drug Money, Foxy Brown - Ill Na Na qui faisait largement plus mal que Lil Kim!! Franchement à cette époque personne n'etait sur Jay-Z mais plutot sur le 2eme album de Nas- it was written (très très lourd)

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