The RnB Messiah
La 1ère décennie des années 2000 est des plus paradoxale pour tout amateur de musiques urbaines. Parlons d'ailleurs d'un genre que j'affectionne: le Rnb. Sur le plan créatif dans un premier temps, on constate que la frontière avec la Pop a clairement été dissoute. Le Rnb "mainstream" dans sa forme la plus pure est une machine à crée des poupées "Made in MTV" dont ont retiendra sans mal la plastique au lieu de sonorités innovantes et travaillés. Un point valable pour les artistes masculin bien entendu. Après tout c'est sûrement l'époque débridé qui veut ça mais est ce que Marvin Gaye avait besoin de montrer son corps pour exprimer sa sensualité dans sa musique ?
Le Rnb féminin venons en, actuellement nous avons finalement droit à des Bimbos qui bien que très agréable à regarder, assurent vocalement le strict minimum (Cassie, Rihanna). Soyons clair, depuis le "Crazy In Love" de Beyonce et le "One Thing" d'Amerie. Y'a t'il un morceau Rnb mainstream qui peut se vanter d'avoir marqué durablement les esprits ? (Le premier qui me cite un titre de Rihanna...). Époque assez alarmiste sur le plan créatif. C'est une femme, tel le pacifique Noel Gallagher qui vint nous offrir un Oasis dans ce désert aride et médiocre. Son nom : Janelle Monae. Son album : The Archandroid. La Chronique, c'est ici et maintenant.
Originaire du Kensas et repérer par Big Boi d'Outkast , Janelle Monae est une chouchou du net depuis sa performance sur la B.O du film Idlewild. Après nous avoir mis en bouche avec un court mais correct EP Metropolis: The Chase Suite sorti en 2008. Archandroid sorti en 2010 était sans aucun doute l'album le plus attendu pour tout amateur du genre. Attente justifié, ce premier opus officiel sorti sous le label Bad Boy cristallisait pas mal d'attente. Une attente récompensé par une personnalité haute en couleurs, des sons novateurs, un brin élitiste parfois. Un élitisme qui prend forme dans le concept même de l'album, dans la mesure ou The Archandroid narre les mésaventures d'une androïde nommé 'Cindy Mayweather' sur la planète Metropolis (The Case Suite est donc le prélude comme vous vous en doutez). Monae nous compte alors les péripéties de son alter ego sous fond de sonorités bien rafraîchissante.
Sur ce premier opus un brin complexe et follement éclectique, se dessine un formidable kaléidoscope qui nous hypnotise jusqu'au bout. Tantôt Funk/Rock sur "Dance or Die" en feat avec Saul Williams, puis Pop sur "Make The Bus", "Micheal Jacksonien" sur "Locked Inside", ambiance Cabaret Black sur "BaBobByeYa", Rhythm and Blue sur le single "Tightrope". Difficile de cerner la belle, tant elle semble posséder plusieurs cordes à son arc. Difficile aussi de la ranger aux cotés des autres artistes Rnb tant elle semble être au dessus du panier à huîtres. Ses excellentes performances scéniques ne me feront pas changer d'avis.
Album sans gros déchet, cela grâce à a une production de haut niveau et soigné jusqu'au moindre détails. Comme en témoigne "Mushrooms & Roses" et son utilisation intelligente du vocoder et de la guitare, "Wondaland" et son trip Nu Soul, "Come Alive" et sa Punk 60's son lot d'overdubs soignés. Le travail mené sur l'album fait qu'on évite l'effet "fourre tout" de la grande majorité des albums qui se prétendent éclectiques (Ceux de M.I.A par exemple). Au fil des pistes, la sensation d'avoir une nouvelle artiste à l'oreille fait son effet. Sûrement en raison des nombreuses inspirations de Monae: David Bowie (sur Make The Bus), James Brown, Prince, Michael Jackson en tête. Toutefois, à aucun moment elle ne singe les artistes cités. Bien au contraire, elle parvient à prendre le meilleur pour un résultat inédit jusqu'ici en matière d'entertainement.
Le résultat est sans appel, The ArchAndroid est un classique contemporain. Album intelligent, tonique, éclectique, sexy et sophistiqué. Il est à ranger aux cotés d'albums de haut calibre tel que Worlwide Underground, The Miseducation of Laurynn Hill ou les Words & Sound de Jill Scott. Janelle Monae où le Rnb mainstream tel qu'il devrait être tout simplement.
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