lundi 11 avril 2016

Kanye West - The Life of Pablo [Chronique]


Le dernier Kanye West est mauvais. Comme le signe fatal prouvant une bonne fois pour toute que le Hip-Hop n'est plus la priorité du natif de Chi-Town, et surtout preuve en l'état que la course au buzz ne pourra pas éternellement masqué la feignantise artistique de ceux pour qui la gloire et l'inspiration font parti d'une histoire bien lointaine. Sans surprise The Life of Pablo est un petit ratage, le pourquoi du comment est intéressant même si l'analyse d'une catastrophe annoncée ne pourra pas faire redescendre un Kanye de plus en plus perché dans les cieux.

Au Commencement

Qui n'est pas monté dans le train de la Hype suite à la performance Live et "flamboyante" du titre "All Day" ?


Même si il manquait de souffle, l'énergie était là, la volonté de montrer qu'il pouvait encore tenir son rang indiscutable pour finalement disparaître pour mieux "twitté". Dire du jeune papa qu'il est était attendu au tournant tient de l'euphémisme tant celui qui nous a vendu tantôt "So Help Me God?" "Swish?" comme le "meilleur album de tout les temps" na pas cesser d'harceler les réseaux sociaux de sa verve arrogante.

Posture commercialement calculé du "génie incompris", prendre West au premier degré serait faire offense à votre intelligence et votre bon goût si bien que peu attendait ce nouvel opus quand les plus dubitatif étaient porteurs d'une méfiance plus grande qu'à l'accoutumé.

Conscient d’être rattrapé par des jeunes loups bourrés de talent, quelle déception de constater que la voie du buzz fut choisie pour faire parler de son art. Tout le monde a en tête de le fameux @-beef avec Wiz Khalifa et Amber Rose sur Twitter. Pour ceux qui vivent dans une grotte ou en Meurthe et Moselle "l'embrouille" avait pour origine l'utilisation du terme "Waves" cela sans évoquer les tendances sexuelles de Kanye dévoilé par son ex Amber...

Amber à mis le doigt sur quelque chose

Risée du Web depuis qu'il a appris à se servir d'un clavier, toute école de communication vous expliquera que toute publicité est bonne à prendre. Mauvaise nouvelle = Bonne nouvelle, West n'est pas le dernier quand il s'agit d'aider un ami aussi décrié soit il. C'est ainsi, que l'ami Jay-Z dans une merde noire avec sa plateforme streaming Tidal peinant à convaincre (article à lire ici), a eu la bonne idée de rendre The Life of Pablo et Anti de Rihanna provisoirement exclusif  à Tidal (dont Kanye est actionnaire). S'en suit une énième période de matraquage sur les réseaux sociaux provoquant plus d'agacement que d'adhésion comme ce compte à rebours totalement désuet à l'heure des leaks et du piratage de masse.

Ce 11 février sortait en grande pompe le septième album d'un artiste dont la carrière prend du plomb dans l'aile. Pochette d'album sûrement l'oeuvre d'une North West inspirée, 18 pistes d'ego qui vous feront regretter d’être bilingue tant on peut se demander si le Soleil se couche quand Kanye le décide. Soyons clair, la mégalomanie et le narcissisme ne me dérange pas mais ils doivent être suivis de faits justifiant votre folie et votre génie. La vérité crue, c'est que le génie de Kanye West est désormais plus marketing qu'artistique et que ce rôle de mégalo n'est qu'un leurre pour faire bosser la presse people. Artistiquement, bien qu'il ai ouvert la voie à une génération  talentueuse - Tyler The Creator, Ab Soul entre autre - il faut dorénavant abordé les projets de "Monsieur Kardashian" comme des projets solides mais qui n'ont plus vocation à révolutionner le genre comme il y a 10 ans. La faute à une batterie de producteurs, de ghostwriters et d'arrangeurs comme Mike Dean prolongeant le processus créatif là ou West travaillait en équipe réduite et cohérente sur ses précédents opus.

Pourtant il serait bien hypocrite de ma part d'ignorer la tentative de direction artistique présente sur The Life of Pablo. Placé sous le signe novateur du mariage entre Gospel et Trap, quelques morceaux s'en sortent mieux que d'autres comme "Father Stretch My Hands" ou "Famous" choppant quelques rimes à Chaka Demus et son "Murder She Wrote" et nous rendant par la même occasion, témoin du retour du fameux Sampler ayant fait le succès de Yeezy au débuts des années 2000. Les débuts de Kanye nous semble éloigné tant il semble à chaque fois nous parler de tout sauf de Rap, rien d'étonnant que le meilleur titre de l'album "No More Parties In La" en feat avec Kendrick Lamar soit produit par Madlib. Preuve si il était nécessaire, que vouloir s'éloigner de ce qui vous a rendu fort est peine perdue et qu'on revient toujours à ses racines. 

Logique mystique qui vous fait revenir à la source pour mieux repartir boire dans une fontaine d'huile de vidange. Au fil de l'album Ye se répète, pompe le flow de Rick Ross sur "Facts" où il s'abaisse à clash: Taylor Swift, Jimmy Fallon et Nike; radote comme une vieille à la retraite et ne parvient pas à faire la synthèse artistique tant attendue comme le symbolise le titre "Fade" bien fade pour le coup (oui elle est facile) tant il semble avoir du mal à donner une orientation claire à l'ensemble des morceaux figurant sur l'album, résultant sur la tentation d'appuyer sur : l'avance rapide.

Conclusion : Kanye West est il fini ?

Auto proclamé Dieu de notre ère, Kanye West aura toujours LE truc pour faire parler de lui en bien ou en mal et sa musique quoiqu'on en pense aura toujours un semblant d'impact. La véritable question est de savoir si Monsieur Kardashian aura plus d'influence que Monsieur West, en attendant un huitième album est déjà prévu pour l'été 2016. Qui vivra verra, si Yeezy le permet.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...