mercredi 15 février 2012

Mary J Blige - My Life II... The Journey Continues (act I)

Ce qui est hype, in, tendance, trop fashion, dans le move ou autre fadaise c'est le reboot et les suites d'album. Au delà même du phénomène sequelle/revival, les artistes tout genres confondus ont eu la bonne idée (il faut le dire vite) de donner suite à l'album qui a remporté le plus grand succès auprès du public. Ainsi coté R&B, Robert Kelly en 2001 fut un des précurseurs du phénomène puisqu'il sortit en 2001 le fameux TP.2.com faisant suite au désormais classique 12 Play.

Avec My Life 2 The Journey Continues (act 1), à vos souhait! Mary J. Blige, qu'il est inutile de présenter tant sa carrière parle d'elle même; fait un retour assez discret avec un projet donnant suite au classique My life sorti 16 ans plus tôt. Divisé en deux actes, découvrons ensemble si cette première partie est porteuse d'un renouveau hasardeux ou marque les retrouvailles avec le groove d’antan.

Pour la petite histoire sachez que My Life premier du nom tourne régulièrement dans mon Cowon fraîchement acquis. Sur le chemin de la fac vous n'imaginez pas à quel point il est agréable d'avoir "Mary's Joint", "Dont Go", "I Love You" ou tout simplement le bonheur de se réveiller de bonne humeur avec "Mary Jane (All night Long)". Vous l'aurez compris, My Life est un de mes albums de chevet aux même titres qu'un 'One Million' d'Aaliyah ou d'un 'Mr Smith' de LL Cool J. Dans cette optique, c'est avec curiosité et inquiétude que j'appréhende cette suite.

Tuons le suspens, la vibe propre aux années 90 est à ma grande surprise présente dans ce onzième album. Dans la continuité des productions d'un Puff Daddy de l'époque, The Journey rappellera aux plus "anciens" cette époque où avoir un beeper n’était pas réservé aux médecins. Clairement, le feeling en début d'album, sonne comme un appel salvateur vers des auditeurs nostalgiques d'une ère dorée. Plus Hip-Hop que ces deux précédents albums, l'orientation old school (dire que c’était new school à l'époque..) est ici mis en place sur des tracks comme "Feel Inside" qui sample le "Triumph" du Wu Tang tandis que Nas signera le cachet de qualité en deux couplets.

Car qu'on se le dise. Si beaucoup sur les forums, s'égosillent à tord ou à raison en rabâchant que c’était mieux avant. C'est avant tout parce-que le Hip Hop dans son ensemble à désespérément perdu en groove. Ce groove particulier proche des racines profondes de la Black music, qui donnait envie de danser et de se rassembler (tandis que le Rap actuel flirt avec des sonorités beaucoup plus froide et brute). Bref, outre cette parenthèse. Si votre serviteur apprécie la première partie de cet album c'est tout simplement parce que The Journey parvient artificiellement à recrée cette énergie. Ainsi, il vous sera difficile si vous êtes né dans les années 80 (ou plus tôt), de résister aux charmes d'un "Next Level" en feat avec Busta Rhymes, "You Want This" ou encore "One Life" produit par Stargate. 

Toujours dans la continuité de 'My Life' et surtout 'Love & Life' sorti en 2003. Les ballades introspectives et mélancoliques sont une nouvelles fois de la partie. Comme en témoigne, "The living proof" et surtout l'excellent "Love a Woman" en duo avec Beyonce Carter. N'en jetez pas plus, nous sommes de retour en 94, Aaliyah est vivante, SWV trust les charts et tout le monde se demande comment 2Pac va encore s'attirer des problèmes...

Et puis brusquement ! Un seau d'eau m'est jeter au visage, tandis que je me réveille l'air hagard, sur le dernier Rihanna qui passe en fond sonore sur Trace TV. Avec ce qui va suivre, nous venons brusquement de revenir en 2012. Et le pourquoi du comment marque un total paradoxe. Pour une raison qui m'échappe encore, la direction "revival" qui était jusqu'ici menée de main de maître au début de l'album, laisse place à des sonorités un peu plus dans l'air du temps. Sans crier gare, le classique "Ain't Nobody" de madame Chaka Khan se transforme sous la houlette de Rodney Jerkins, en une daube pseudo electro du plus mauvais goût qui enlève toute envie de danser; un comble! Et puisqu'on sort les poubelles, l'autre déchet "Mr Wrong" en feat avec un Drake qui bien que novateur par son thème (joke), plombe l'ambiance avec cette rythmique soporifique, représentatif du bordel ambiant en fin d'album. Bref, après un seau d'eau à la figure, c'est carrément la douche froide.

Tout comme recouché avec une ex. Le dernier album de Mary J. Blige vous rappellera de très bons souvenirs dans les premières minutes, tandis que les mauvais cotés referont très vite surface pour vous rappelez à quel point les choses ne seront plus jamais comme avant... Acceptons l'évolution ou cachons nous derrière une nostalgie trompeuse ? La réponse est peut être dans The Journey (act II). To be continued.

1 commentaire:

  1. J'ai bien aimé cette chronique, sincère, assez imagée.. et quelle chute avec la phrase "c'est comme recoucher avec son ex"... Moi je n'ai aimé que quelques sons de l'album qui sonnent aussi bien new sschool que old school, mais la description que tu fais de son album est bien vraie, heureusement ou malhreusement...

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