mercredi 3 juin 2009

Amy Winehouse - Frank [Chronique]


2003 est une année forte musicalement et en révélation de nouveaux talent. C’est dans ce contexte que débarque fraichement sorti du Middlesex en Angleterre, la jeune Amy Winehouse et son premier opus Frank. Et oui, avant de faire la une de tous les journaux à scandale, Amy Winehouse représentait déjà (à 19 ans seulement) la relève de la scène Soul anglo-saxonne.
Bien entendu, tout le monde a en mémoire le coté extravagant et délurée présent sur son second opus Back To Black et l’interrogation qui vient à directement à l’esprit lorsque l’on redécouvre Frank c’est si ces éléments etait déjà présent à l’époque.


Sans surprise, je ne peux que répondre par l’affirmative, Winehouse était déjà bien barré en 2003 (et sans substance illicite si je ne m’abuse). Comme vous l’avez donc compris, Winehouse est loin d’etre une rookie dans le monde musical, d’abord chroniqueuse pour la World Entertainment News Network et chanteuse de son groupe de Jazz à ses heures perdu.

Le destin a voulu que son ex boyfriend de l’époque, le chanteur soul James Tyler, envoie des maquettes afin de lui décrocher un contrat en maison de disque.

Une fois n’est pas coutume Island/Universal flaire le filon et la signe. Ainsi commence l’aventure « Frank » .

Comme dans toute bonne aventure qui se respecte, le voyage initiatique se déroule toujours mieux lorsque l’on est accompagné.
De ce fait, le binôme de notre junkie préféré répond au doux nom de Salaam Remi. Cette association prometteuse donne naissance à 13 perles en matière de Soul. L’oreille est séduite dès le début, avec le suave « Stronger Than Me » qui nous évoque indirectement les vocalises d’une Ella Fitzgerald au top de sa forme.

Les premières minutes de l’album sont résolument Soul, et certain serait tenté de dire que la jeune Amy fait dans la facilité pourtant en puisant l’inspiration dans le Jazz et la soul des 70’s, toutefois l’album compte son lot de surprise. Le premier contrepied se nomme « Cherry » qui emprunte quelques sonorités Bossanova, citons au passage «October Song » et sa touche à la fois Soul et Folk et l’énorme « In My Bed » qui reprend l’instru du « Made You Look » de Nas (production de Salaam Remi évidemment).


L’association Winehouse / Remi, permet à la chanteuse d’aborder de sa voix profonde et écorchée des thèmes récurant à la soul : l’interrogation sur ses sentiments, le besoin d’indépendance, l’égoïsme et la traitrise en amour.
D’ailleurs certain titre sont prémonitoire vu la situation actuel de la chanteuse « Fuck me pumps » nous narre l’histoire d’une fille pris dans le tourbillon des dérives (drogue et sex) tandis que « Help yourself » nous sert un refrain aussi évocateur que "Rehab", « I can't help ya if you won't help yourself ».


Si l’album fut un succès considérable en Grande Bretagne, il passa inaperçu en France (rien d’étonnant), les détracteurs lui reprocheront des tracks trop différentes entre elles. Il faut savoir que les chansons de Frank ont étés enregistrés à New York, Londres et Miami. Si cela peut se ressentir au niveau du son, ces variations au niveau des productions rendent Frank éclectique à souhait, tout simplement un comble pour un album Soul.

Plus vivant et dynamique que Back To Black, Frank est un album que les plus curieux écouteront sans se soucier des frasques quotidiennes d’une chanteuse à la dérive, il le mérite amplement.










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