dimanche 7 avril 2019

10 meilleurs albums Rap 2018

10
A$AP Rocky - Testing


Le Rap Cloud serait il passé de mode ? A l'heure où l'un de ses fers de lance est plus occupé par la Fashion Week rien d'étonnant à retrouver ASAP Rocky aussi loin dans mon modeste classement. Sobrement et justement nommé Testing pour son approche quasi concept. L'opus se veut avant gardiste mais se révèle indigeste et prétentieux. Dommage, les textes sont toujours introspectifs et moins bling bling, c'est pas le pire album de l'année mais ce n'est absolument pas un incontournable. A vous de voir. (écouter un extrait)

9
Nipsey Hussle - Victory Lap


Comment remettre tout une ville du Rap Game sur la carte. The Game, Kendrick, YG et Nipsey Hussle s'acharnent et récoltent les fruits d'un dur labeur, Qu'on se le dise, le travail ça paie et ce n'est pas l'amateur de marathon Nipsey Hussle qui viendra me contredire tant son Victory Lap est une belle surprise commerciale et critique que l'on se pressera à mettre dans tout autoradio digne de ce nom. (écouter un extrait)

8
Jay Rock - Redemption



La WestCoast est en forme. Par bien des cotés c'est la Californie qui donne le LA en terme de fraîcheur et d'authenticité. Les réalités décrites sont complexes et témoigne d'une réalité qui fascine et effraie à la fois. Vivre et s'émanciper d'un style de vie que l'on sait mortel c'est tout l'enjeu de Redemption, troisième album de Jay Rock, compagnon de route de Kendrick Lamar sur le label Top Dawg. Si l'album fut avant tout boosté par l'efficace bangers King's Dead en feat avec Future. La thématique dépeint avant tout un Jay Rock reconnaissant pour la vie qu'il s'est construite mais conscient d’être sur un fil où tout peut arriver. La mélancolie douce est surprenante à plus d'un titre surtout sur l'éponyme 'Redemption' en feat avec la sublime SZA. Album West de l'année. PERIOD (écouter un extrait)

7
J. Cole - KOD


Le meilleur rappeur de l'année n'est pas numéro 1 ? Anomalie ? Je m'explique.

J.Cole livre avec KOD un album solide, surement le plus aboutit en terme de production dans la mesure où il se permet pour une fois de sortir de sa zone de confort Hip Hop Soul pour des productions plus dans l'air du temps. Sans se renier J.Cole se pose toujours dans cette position un brin moralisatrice du grand frère donneur de leçon mais toujours avec bienveillance tant il a conscience de l'impact de la culture Rap sur l'imaginaire des jeunes. Cette septième place se justifie par une formule qui au delà de la forme qui change un peu reste un peu la même dans le fond. Bourreau de travail, prolifique nul doute que Cole à mis toutes ses billes en produisant pour la quasi totalité des artistes ayant fait l'actu en 2018. Si il en garde pour lui, 2019 sera son année sans difficulté. (écouter un extrait)


6
21 savage - I Am > I Was



Délit de sale gueule. Je plaide coupable. Flow feignant, honni pour "marmonnage" intempestif. Je vouais le désormais Sir 21 au gémonies à chaque recommandation sur Youtube. 

Mais ça c’était avant.

Mon esprit étant toujours plus alerte après un bon repas, je me laissais aller à l'écoute du dernier album du meilleur rappeur britannique. Et bien, que dire si ce n'est que je retourne ma veste sans vergogne devant l'Internet qui n'oublie jamais et confirme qu'il n y a que les cons qui ne change pas d'avis. 

Que s'est il passé ? Pour dire la vérité, j'ai pu comprendre quelques mesure entre deux trois mumble sur "A Lot". Piqué au vif et bon élève je m'en vais sur Genius pour creuser la psyché de notre sauvage tatoué. Résultat : un gangster dépressif qui tente de rompre avec la violence tout en y faisant usage pour défendre ses biens et son nom. Cet état destructeur paradoxal accouche d'un I am > I Was à l'approche introspective et note la volonté de son auteur de prouver son gain en maturité. Comme signe prouvant sa bonne foi, le sujet de la Reine a su s'entourer d'artistes dont la légitimité n'est pas à discuter : J.Cole, Childish Gambino, Offset, Travis Scott rien que ça.

Musicalement, cet album prouve que tout ce qui entoure le mouvement Trap, Drill, Cloud etc n'est pas à jeter même sur le terrain du fond. Quand bien même le style est objectivement générique, on ne peut pas nier l'effet "catchy" du genre et se boucher les oreilles quand ces artistes "s'expriment" cela reviendrai à ignorer des messages beaucoup plus profond qu'il n y parait et nier une réalité et Dieu sait que c'est la réalité qui vous dérange le plus qui peut vous sauver la vie (parfois). Et j'ai failli passer à coté... (écouter un extrait)


5
Travis Scott - Astroworld



Les préjugés ont la vie dure. Il y a peu toute personne flirtant de près ou de loin près d'un boule de Kardashian était suspect devant l’Éternel. Dans ces jeux où notoriété et art se mêlent et se confondent; ma crainte fut que les fréquentations de Monsieur Scott  influent négativement sur son travail. Une écoute aura suffit pour que je mange mon chapeau. L'approche sur Astroworld est résolument fantaisiste dans le bon sens du terme et contribue à me réconcilier petit à petit avec l'autotune. Baignant dans un maelstrom où se mélange Pop, Soul et Trap. Le tout reste cohérent avec l'aide de producteurs de renoms comme Mike Dean, Murda Beatz au manette et une brochette de feats prestigieux (Drake, Quavo, Frank Ocean entre autre) qui apportent chacun une touche de leur propre univers pour rendre le tout transcendant. La curiosité de 2018 sans aucun doute. (écouter un extrait)



4
Pusha T - Daytona


Si Kanye West est pote avec Donald Trump c'est parce-que les deux ont beaucoup en commun. L'un a le doigt sur le bouton nucléaire, l'autre possède Pusha T sur son label. En chien depuis King Push, l'homme fort des Clipse et désormais boss de GOOD Music marque un retour tonitruant (en butant Drake au passage) avec Daytona. Projet d'une rare efficacité qui s'explique par l'écrémage minutieux de Mike Dean (encore lui) évitant les déchets sur 7 morceaux vantant un egotrip sombre peu avare en wordplay assassin. On peut toujours chouiner sur la radinerie de Terrence Thornton mais parfois le mieux est l'ennemi du bien. Savourons. (écouter un extrait)


 3
Logic - Young Sinatra  IV


Chaque époque a son Champion. Suivre l'évolution du Hip-Hop est un privilège pour celui qui sait s’enthousiasmer devant des joyaux brut. Logic est un de ces joyaux. L'homme est avant tout un bosseur et un artiste soucieux de laisser une empreinte dans ce Rap Game qui manque encore un peu de personnage charismatique. Cette éthique de travail ce traduit par un Young Sinatra IV d'une précision d'orfèvre. Logic se fait plaisir en faisant plaisir. Egotrip classe sous fond de boombap suivi des faits (sa supériorité sur un paquet de ses contemporains n'est même pas à démontrer), la pierre angulaire de son travail réside dans sa connexion avec son public. C'est peut être même là où le bat blesse, Logic chouchoute tellement sa fanbase qu'il oublie parfois de l'élargir. Gaffe à ne pas finir comme Rakim, quoique il y a pire comme destin. (écouter un extrait)


2
Eminem - Kamikaze



Si on m'avait dit que je placerais Eminem à ce niveau en 2018. Le vétéran de Detroit est plus que jamais motivé avec Kamikaze à faire mentir ses détracteurs qui l'ont déjà ranger du coté des has been et surtout à montrer un dédain (un brin excessif) envers le mouvement trap. Toujours au dessus de la masse en terme de lyrics, je justifie cette seconde place par une production enfin au niveau qui revient à une racine plus hardcore là ou Marshall flirtait avec la Pop sur ses derniers albums même s'il s'en défend. (écouter un extrait)


1
J.I.D - Dicaprio 2



Quand la forme est accompagné du fond. La parfaite synthèse de ce que doit être le Rap moderne. Déroutant et agréablement surprenant. Discret mais d'une efficacité sans pareil, J.I.D nous offre avec Dicaprio 2 un parfait road trip dans un esprit au pessimisme torturé et joyeux, les tribulations d'un jeune adulte lucide sur l'industrie et son époque. Au pire des cas, si votre anglais vous fait défaut, vous aurez le plaisir d'apprécié des productions signé par l'élite du label Dreamville (le pendant Eastcoast du TDE) fondé par J.Cole. (écouter un extrait)


Conclusion

Notre époque est sombre. Le Rap sous toutes ses formes ne peut pas faire l'impasse sur les grands bouleversement qui secouent le monde. Comprendre pour être précis que dans cette période de dépression généralisé, il ne peut qu'accoucher d'une remise en avant des textes, du flow et du son là où la tendance depuis 10 ans maintenant donne la part belle au son avant tout. Notre époque est sombre. Quoi de mieux que du fond pour éclairer notre vision et trouver du sens.

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