En 2004, l'idée d'un Rap afro-centré est définitivement morte. La mondialisation et l'industrialisation de la musique, se caractérisant par une ingérence plus prononcé des majors, dans le but avouer de "sécuriser l'investissement" face au piratage grandissant est une des réalités encore valable aujourd'hui. Du coup, si le Rap a su obtenir ses galons de respectabilité, il entre dès 2004 vers des horizons beaucoup plus sudiste. La Pop music de son coté tente de se rapprocher de ces rappeurs à l'image si cool et garantissant une place au soleil dans les charts. C'est dans cet ordre d'idée, qu'on retrouve avec malice un Pharrell Williams au coté d'une Britney ou un Timbaland coachant Justin. Face à cette récupération logique du mainstream, le Rap Game avait alors tout à gagner en tentant le grand écart d'un Rap allant vers la Pop. Ainsi, si 2003 était gargantuesque en terme de sorties pleine d'impact, force est de constater que l'année 2004 est beaucoup plus calme. Limite soporifique en comparaison, disons le clairement. Cela étant dit, 2004 c'est l'année ou les crate diggers vont devoir aller chercher une certaine forme de Hip Hop traditionnel qui tient malgré tout la barre contre vents et marées.
10
Lloyd Banks - Hunger for more
G-G-G-G-unit. En 2004, le Rap Game est dominer par le label Aftermath de Dre. Ayant contribuer à l'explosion de 50 Cent et de son groupe du Queens : G-Unit. Le plan d'attaque de tout ce petit monde est de lancer les carrières solos de chaque membre du groupe avec une optique d'offrir à chacun des feats et des productions maison.
Ainsi, Lloyd Banks premier membre à se lancer profite d'excellent beat et pose convenablement sur chacun des titres. Assez pour figurer logiquement à la dixième place de notre classement. (écouter un extrait)
Ainsi, Lloyd Banks premier membre à se lancer profite d'excellent beat et pose convenablement sur chacun des titres. Assez pour figurer logiquement à la dixième place de notre classement. (écouter un extrait)
9
Young Buck - Straight Outta Cashville
Même constat que le voisin du dessus, même si à mon sens Buck a légèrement plus de potentiel que Banks. Ajoutons à ça un album avec d'excellents invités en prime (T.I, Luda, Banner). Bref, bonnet blanc, blanc bonnet. (écouter un extrait)
8
Royce Da 5'9 - Death is Certain
Royce Da 5'9 c'est un peu l’archétype du mec talentueux au possible mais qui n'arrive pas à percer à la mesure de son talent. Si pour d'autre il se trouve là ou il devrait être. Son second album Death is Certain nous prouve si il le fallait, qu'il reste à défaut d'exposition comme son acolyte Eminem, un maître du freestyle à défaut du reste. (écouter un extrait)
7
Murs - Murs 3:16
Sans véritable surprise, on retrouve le californien Murs et son Murs 3:16 produit par son ami 9th Wonder. Derrière l'évidente référence au catcheur Stone Cold, l'intention de Murs est similaire à l'attitude du catcheur, plus précisément tout démonter ! Et si l'album tourne encore sur nos platines, force est de constater que la mission est réussie. (écouter un extrait)
6
Masta Ace - A Long Hot Summer
En sixième position, on retrouve Masta Ace et son troisième excellent album : A Long Hot Summer. Véritable pépite street, garnie d'hood tales et de récits poignant. Véritable petit album concept sous fond urbain; A Long Hot Summer c'est surtout l'occasion de retrouver 9th Wonder, DJ Spinna et Marco Polo pour des productions d'une infinies justesse rappelant l'ambiance Soulful d'un Blueprint par moment. (écouter un extrait)
5
Madvillain - Madvillainy
Pour faire moins peur au public, MF Doom a eu l'aimable idée de fusionner avec Madlid pour donner naissance à Madvillainy. Déroutant comme pas deux et véritable épreuve sonore pour les non initiés, il plaira avant tout aux amateurs de sample originaux et de métaphores envolées. Tout un programme. (écouter un extrait)
4
Talib Kweli - The Beautiful Struggle
En 2004, autant dire que le rap conscient US fait la gueule. Pourtant c'est avec l'adoubement de Jay Z que sort le deuxième album de Talib Kweli : The Beautiful Struggle. Véritable bouffée d'air frai, il étonne surtout par le travail d'introspection qui se démarque finalement de l'image "moralisatrice" dont on pouvait se faire de la moitié des Blackstars. Un petit indispensable à rajouter dans votre playlist. (écouter un extrait)
3
De La Soul - The Grind Date
N'allons pas par quatre chemin. Vous avez devant vous le dernier album valable des De La Soul. Jetez vous sur ce The Grind Date à chaque écoute malheureuse de leur dernière bouses actuelles. #Thérapie (écouter un extrait)
2
Nas - Street Disciple
2Pac, Biggie, Jay-Z et Nas. Dans ce fameux quatuor légendaire; seul Nasir Jones ne s'était pas encore laisser tenter par le périlleux exercice du double album. Faute réparer avec brio avec un Street Disciple succédant à l'incontournable God's Son. Explorant avec aisance toute les facettes du rappeur, il est dans la continuité d'un Nas assagit et observant le Rap Game de loin. Tout simplement son dernier album de qualité avant le trop lointain "Nigger" (2008) et surtout dernier grand album provenant de New York avant...(tousse) (écouter un extrait)
And The Winners is
1
Kanye West - College Dropout
Il fut une époque ou Kanye n'avait pas la grosse tête. Une époque lointaine ou il vivait exclusivement pour le Hip-Hop. College Dropout c'est l'album qui a mis West au dessus de la montagne (dont il ne veut plus descendre envers et contre tout); fort attendu après avoir contribuer à remettre Jay-Z et la Eastcoast au premier plan, ce premier projet est l'occasion de rentrer pour la première fois dans l'univers de West. Sous fond de storytelling et de samples Soul toujours aussi riches et bienvenus, CD nous décrit la vie d'un homme noir, descendant de Black Panther se préparant dans son esprit à une plus grande destiné. Sans egotrip et avec une simplicité déconcertante (on parle toujours de Kanye), College Dropout est sans contestation l'album de 2004 par sa fraîcheur et son influence certaine sur le futur du Rap Game. (écouter un extrait)
Conclusion : New York is Dead (again) ?
Comprenons nous. New York est et restera un vivier d'artistes. Pourtant en 2004, force est de constater que les scènes de Brooklyn, du Bronx et du Queens n'intéressent plus grand monde à cette période. Après un retour au premier plan, après une décennie de domination de la scène Westcoast (morte au passage), le constat veut que le format "Rap traditionnel" New Yorkais n'intéresse dorénavant qu'une niche de connaisseurs ou de nostalgique des années 90. Un Rap trop street passant toujours admirablement sur Hot 97, mais manquant clairement d'aura pour les radios plus mainstream. En conséquence, l'heure est bel et bien au grand écart et à l'ouverture, quitte à renier son identité artistique. Plus que jamais le rappeur en quête de succès va devoir trouver l'équilibre entre racine et lumière. Le changement de génération, de mentalité et de public aidant; et si la solution se trouvait au Sud finalement ? La suite en 2005.
Salut mec très bon article comme d'hab! Juste une petite remarque parce que je vois que tu fais tout le temps la faute, c'est PharRell Williams.
RépondreSupprimerVa bien falloir que ça rentre : "phaRRell"
SupprimerMerci d'avoir pris le temps de lire en tout cas, ça me boost ;)
De rien, continue comme ça c est toujours un plaisir de te lire :)
SupprimerStreets Disciple et Beautiful Struggle > Madvillainy ? Putain t'y vas fort là quand même
RépondreSupprimerJe viens de découvrir ces articles en essayant de retrouver, ma mémoire me faisant souvent défaut, les albums de rap que j'écoutais à cette période. Agréable à lire, bien argumenté, merci pour ces articles! J'attends la suite avec impatience.
RépondreSupprimerLa suite de la rétro arrive début février, le temps de me replonger dans l'ambiance et recueillir un maximum d'avis. En tout cas, merci pour ton commentaire; ça fait motive. A bientôt sur ses pages !
SupprimerTwista - Kamikaze, 8Ball & MJG - Livin Legends, Slum Village c'est pas mal non plus
RépondreSupprimerSlum Village - Detroit Deli? Twista - Kamikaze?
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