Ma haine viscérale du Rap français actuel me fait passer à coté de perles me dit on. Pour ceux qui débarquent sur ces pages, je reproche à notre rap hexagonal un art totalement uniformisé sur les codes et les tendances américaines et regrette ce manque d'identité si tenace depuis une quinzaine d'année maintenant. Toutefois, au delà des divergences de style,
c'est attiré au départ par les instru que la forme l'emportant souvent sur le fond. De fil en aiguille, je me lui laissé à écouter sur les conseils de quelque suiveurs du blog à tenter l'aventure Corleone du rappeur Lacrim.
c'est attiré au départ par les instru que la forme l'emportant souvent sur le fond. De fil en aiguille, je me lui laissé à écouter sur les conseils de quelque suiveurs du blog à tenter l'aventure Corleone du rappeur Lacrim.
Sans détour, j'ai aux premiers abord profondément détester cet album lors de mes premiers écoutes. Mon avis étant déjà fixé, la providence a voulu que la lecture de plusieurs interviews (le travail est toujours fait à fond sur nos pages) ont finalement nuancé mon rapport avec cet album.
Sans tergiverser, nul ne semble ignorer que le passé criminel de Lacrim est éloquent. La tendance actuelle voulant que les personnalités du Rap français voient en un clic leurs casier judiciaire, je tomba des nues en constatant que les propos de Karim Zenoud de son vrai nom tenait du vrai.
A l'heure ou la street credibility est morte, la perception de morceau tel que "mon glock te mettra à genoux" prend un sens nouveau. Loin d’être impressionné et sans tomber dans le fantasme adolescent du public visé par Lacrim, force est de constater que le passé criminel de notre ancien "délinquant", procure une crédibilité à ses récits qu'il est difficile d'ignorer à l'heure où pléthore d'artistes s'inventent un CV.
Pour faire simple, à défaut de la forme plus que discutable (auto-tune, vocoder, mpc en roue libre, Rap/Rnb à l'eau de rose). En tant qu'ancien puriste j'ai sur le terrain du fond, une certaine sympathie pour cet état d'esprit voulant faire de l'argent à tout prix et se barrer loin d'une France en pleine crise. Réaction humaine tout à fait compréhensible à l'heure ou la plupart des gens peinent à finir le mois; nous pouvons a contrario sur un point de vue artistique, déplorer (pour l'avenir du Rap) que des productions aussi "radio friendly" soit autant mis en avant dans l'album. Cependant j'aimerai calmer les ardeurs des haters du rappeur du 94 venant chercher sur CrazySongz une voix qui condamnerai Corleone sans forme de procès, car il faut savoir et admettre qu'au bout du compte, Lacrim à l'image d'un La Fouine (ou du Roi Heenok?) se contente simplement de transposer (avec un certain talent) le son US dans la langue de Molière, ainsi c'est avec une aisance plus que naturelle que le duo avec Lil Durk sur "On fait pas ça" fait des étincelles. Avec une aisance sans pareil que le titre "Barbade" nous remémore sans difficulté les bangers bling bling de Rick Ross.
Sans inventivité, mais d'une sincérité indiscutable au niveau des textes. Corleone de Lacrim se positionne à mon sens comme l'alternative rebeu de Kaaris, lui même étant l'alternative française de Lil Reese etc etc. Si la petite équipe de CrazySongz semble avoir détester cet album, pour ma part j'ai une certaine affection pour ce que représente idéologiquement des mecs comme Lacrim, Kaaris ou encore Mister You. Si bien qu'en 2014, il faut bien se rendre compte plus que jamais, que le Rap n'est plus une fin en soi mais un tremplin ouvrant de nouvelle porte, si nous avons la garantie que cette génération ferme la porte derrière elle - ce qui sous entend que nous vivons une parenthèse artistique - il n y a pas de quoi pester outre mesure sur cet opus, sans compter qu'il y a toujours un son qui sort toujours du lot qu'on le veuille ou non.
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