En temps normal je suis à cette heure ci dans les bras de Morphée surement en train de rêver à une vie oisive faite de plage, petit bikini et cocktail ensoleillé. Dans ce rêve récurrent Robin Williams anime les festivités par sa bonne humeur bienfaisante tandis qu'un Bob Marley me sert un Punch Planteur légèrement poivré en philosophant sur l'absurdité des Hommes pour la vie. Semi pompette, tandis que je tente de faire du rentre dedans à une Amy Winehouse fraîche et parfaitement sobre un petit showcase particulièrement privé s'organise ou James Brown vient côtoyer 2Pac et Aaliyah sur scène. Je vis mon rêve, tout cela me semble normal.
Mais peu à peu en écoutant la radio, la tartine de vérité que je me prend à la figure est des plus amère et des plus violente. Le genre de violence incontournable qui vous fait rappeler que petit à petit le monde change tout autour de vous et que les ficelles de ce pervers destin, n'a d'attrait qu'à nous prendre ce qui rend notre planète moins laide. Tout fout le camp! Pire, au gré de vos goûts la sensation mortelle qu'au fur des disparitions légendaires, l'incapacité crasse de retrouver dans cette nouvelle génération sans identité propre. un semblant de génie, un soupçon d'authenticité là ou le marketing, le buzz et les plans com' ont pris le pas sur ce que l’âme et le coeur ont à offrir.
Le réveil est violent, ce 21 avril 2016 Prince est mort.
Après David Bowie, le monde perd une nouvelle fois une authentique icone avant gardiste et extrêmement talentueuse.
Du Talent à l'état brut ! Multi-instrumentiste de génie pouvant passé avec maestria du Rock au Rnb sans broncher. Du Funk au Jazz sans pâtir d'un déficit de crédibilité, chantre divin des Jam Sessions. Celui qui se nommait Prince Rogers Nelson à la ville excellait à la fois sur le plan technique par sa maîtrise et sa virtuosité mais surtout par une approche extra sexuelle et mystique de sa musique; motivant entre autre la création du célèbre avertissement Parental Advisory par la même occasion . Brouillant les pistes par un look et une voix androgyne, forçant l'auditeur à s'adapter à lui et non l'inverse - quand l'arrogance se met au service du génie - le "Kid de Minneapolis" s'est illustré pour son perfectionnisme control freak, sa productivité résultant sur le fait qu'il existerait des milliers de chansons enregistrées et surtout par une gestion de son image en totale cohérence avec son art. Une cohérence qui fait que bien qu'il ai plusieurs fois changé d'avatar (à l'image d'un Bowie avec "Ziggy Stardust"), le public ne lui fit jamais faux bond qu'il soit Gemini ou Love Symbol.
Michael Jackson le grand rival
Rivalité alimenté par les tabloids de l'époque et particulièrement animé dans la communauté noire. Les "arguments" les plus récurrents étaient que Michael Jackson chantait pour les blancs à cause de sa Pop et Prince à la communauté Noire pour son approche plus Soul/Funk. Baliverne pseudo raciale tant les deux artistes (tout deux témoins de Jehova) avaient un respect mutuel l'un pour l'autre et qu'en définitive leurs musiques touches toutes personnes équipée d'oreilles et de bon gout. Cependant, sur le terrain de la création pure, un Prince pouvait se targuer d’être à la manœuvre totale de son art là où le King of Pop étaient largement plus soutenu et assisté. Deux approches pour une armada de hits indémodables fruit de la plus saine des rivalités.
Le Prince est devenu Roi. Quel héritage ?
Actuellement, l'artiste la plus proche de Prince se nomme Janelle Monae (il faut savoir qu'elle fut louangé par The Artist en personne), pour vous en convaincre je vous invite à lire mes deux chroniques qui lui sont consacré. Si l’interprète de Purple Rain restera à jamais inimitable ni comparable, c'est à mon avis son gout pour la liberté et la création qui fera des émules dans la prochaine génération. Celui qui n'hésita pas à l'époque à claquer la porte la porte de la Warner pour tenter l'aventure en streaming il fut un des premiers à surprendre le public en sortant ses albums par surprise sans promo ni teasing assommant. Moderne avant la modernité. Si Prince n'aura pas de successeur il ne faut pas douter qu'il inspirera l'esprit d'un futur talent qui fera danser la planète avec son coeur et un amour sincère de la musique; on va en avoir besoin !
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