samedi 31 décembre 2011

Top 10 Rap Album 2011

Entre deux bouteilles de champomy joyeusement vidées. CrazySongz vous propose cette année encore; le traditionnel et incontournable classement des meilleurs albums Rap de l'année 2011. 2011 s'étant particulièrement démarqué par son nombre ahurissant de pétards mouillés. Il fut assez simple de mettre en lumière les albums ayant su remonter le niveau. Voyez par vous même.

10
Jay-Z and Kanye West - Watch The Thrones


Il parait que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Si vous êtes un fidèle lecteur de CrazySongz vous savez déjà que l'album est loin d'avoir fait battre mon coeur d'activiste sur le retour (lire la chronique). Cependant bien que misérable, ce projet commun entre Mr West et Jigga s'avère être la meilleure daube parmi toutes les autres daubes de l'année. Mais que l'on soit clair, ça reste une daube. Vous suivez ? 

9
Saigon - The Greatest Story Never Told


'The Greatest Story Never Told' est sans contestation mon coup de coeur de l'année. Saigon s'est battu bec et ongle pour son bébé qui n'a failli ne jamais voir le jour (lire la chronique) et Dieu sait combien il a eu raison. Ambiance street et savoureusement new yorkaise. Cette neuvième place récompense la passion d'un artiste pour son art.

8
DJ Quik - The Book of David


'The Book of David' est le septième album de la légende du G-Funk DJ Quik. Sur ce nouvel opus, le beatmaker le plus sous estimé de la scène West Coast nous offre un album cohérent et à la musicalité tout simplement exemplaire. Ayant su se renouveler (pour certains se recentrer), Quik signe ici le meilleur Come Back de 2011. Plus d'info ici.

7
Evidence - Cats & Dogs


Autre coup de coeur de l'année, 'Cats and Dogs' d'Evidence. Hip-Hop westcoast sur des sonorités east; le tout imprégné de récits intimistes et riches en enseignement (si si). Sans aucun doute possible, le membre du Dilated People, a marquer 2011 au fer rouge. (lire la chronique)

6
J Rawls - The Hip Hop Affect


What The F***. Il parait que le dernier album de J Rawls 'The Hip-Hop Affect' est complètement passé inaperçu chez les amateur de Rap. Aussitôt j'enfile masque, cape et collant afin de réparer cette infâme injustice. Porteur d'un rap alliant Groove et beats soignés, sauvez donc votre âme meurtri en lisant la chronique de l'album.

5
J. Cole - Cole World: The Story Sideline


Rarement un rookie avait mis si peu de temps à s'imposer dans le game. Rarement un rookie a su montrer autant de maturité dès le premier album. Fraîchement signé sur Roc Nation, le nouveau protégé de Jay-Z signe avec 'The Cole World: The Story Sideline' la preuve irréfutable qu'il faudra désormais compter sur lui à l'avenir.

4
Common - The Dreamer/The Believer


Une quatrième place qui fera sûrement jaser mais qui est à mon sens pleinement méritée. Avec 'The Dreamer/The Believer', Common accompagné de No I.D à la prod nous offre un retour aux sources vers le son de Chi-Town. Dans la continuité de Finding Forever ont se plaît à retrouver le Common des débuts. Avec les crocs, et l'envie de prouver qu'il est meilleur que 80% des rappeurs du moment. Avec du Sense en gros. (Lire la chronique)

3
The Roots - Undun


The Roots c'est un peu le papy que tu aime aller voir le dimanche. En terrain connu, ont sait déjà qu'on aura droit à des histoires simples aux premiers abords, mais qui sont dans le fond d'une infime sagesse. Certes, avec 'Undun' la formule reste la même. Mais le storytelling tel qu'il est présenté dans son concept est d'une telle intensité, qu'il m'est difficile d'imaginer une autre place dans ce classement. (Lire la chronique)

2
Shabazz Palaces - Back Up


Sur la deuxième place du podium, l'excellent Back Up du collectif de seatlle: Shabazz Palaces.  Si dès les premières notes Back Up est un album déroutant aux premiers abords, ce premier essai trouve toute sa saveur dans le choix pertinent des sonorités. Au niveau des textes, l'ensemble est à ma grande surprise assez militant ce qui n'est jamais de trop pour notre industrie si frivole.

1
Kendrick Lamar - Section 80


Trêve de suspens, le meilleur album de l'année 2011 nous vient de Californie. Avec Section 80, Kendrick Lamar révolutionne le son Westcoast. Alliant la soul, le jazz, le funk et le blues; Lamar en sort un son tout neuf. Le tout appuyé par des textes aux punchlines assassines. Si il y avait bien un album à ne pas manquer cette année c'est bien celui ci. Ou alors vous n'aimez pas le rap, fallait le dire tout de suite.


Ont fait le bilan calmement

Je ne vous le cache pas, en 2011 j'ai eu du mal à trouver mon bonheur dans les sorties proposées par la scène US. Néanmoins, certains albums manquant à ce classement valent le détour: l'excellent Charity Start Home de Phonte ou le Pledge de Killer Mike. Cependant, 2011 fut avant tout une année de transition. Et si beaucoup d'anciens comme Kool G Rap ou DJ Quik ont fait des retours triomphant, beaucoup d'entre eux ont eu du mal à faire l'unanimité (Common, The Roots). Chose encore impensable il y'a 5 ans. De l'autre coté nous avons les jeunes loups du Rap Game qui ont les crocs et ils sont bien décidé à mettre quelques vieux à la retraite. Ce classement en est la preuve, la relève est déjà là et s'installe confortablement. La suite (et la fin, lulz) en 2012.


J'en profite bien entendu pour vous souhaitez à tous et à toutes d'excellente fête de fin d'année. Ceci dit, Take Care et n'oubliez pas de suivre la page Facebook et Twitter de CrazySongz.

jeudi 29 décembre 2011

Common - The Dreamer, The Believer [Chronique]

Après un Finding Forever qui a dans sa grande majorité déçu les fans de la première heure. Common fait un retour tonitruant avec The Dreamer, The Believer.

Attendu au tournant suite au très discutable Universal Mind Control, ce neuvième opus marque surtout le retour de No I.D. qui produit ici la totalité de l'album. Comme deux ex se croisant par hasard dans les rues de Montmartre (sur le projet Cocaine 80); notre duo a décidé de remettre le couvert pour le plus grand bonheur des fans. Mais pour quel résultat au final ?

Dans la continuité assumée de Finding Forever. The Dreamer, The Believer voit Common laisser place à Common Sense au fil de l'album. Sous l'impulsion des productions magiques de No I.D, Lonnie Rashid Lynn de son vrai nom sort de sa panoplie de rapper hipster et lisse pour enfiler ce costume de Rappeur à la plume aiguisé. Un retour aux sources salutaire personnifié par son feat avec un Nas en grande forme sur "Ghetto Dreams" ou encore "Blue Sky". De retour en selle, Sense sur "Sweet" règle définitivement ses comptes en assassinant Drake comme le premier cube de glace venu.

Qu'on se le dise, avec The Dreamer Common nous fait un retour en grâce. La complémentarité quasi fusionnel entre le rappeur et son producteur accouche d'une armada d'excellents titres, tous plus sublimés les un après les autres. Une vibe à l'ancienne que l'on retrouve sur des morceaux comme: "Windows" et son atmosphère saisissante de mélancolie, "Celebrate" avec son ambiance invitant à aller de l'avant, sans oublier les indispensables "Blue Sky" et "Gold".

Comme sur One Day it'll All Make Sense, précédent album (et désormais classique) de l'artiste. La sensation d'écouter un Common brut et à la fois serein dans ses choix artistiques est un véritable plaisir. Les récits introspectifs tel que "Cloth", ou le touchant "Lovin Lost" savent s'immiscer sans troubler l'équilibre de l'ensemble. Le tout est suivi par une liste d'invités de marque apportant une pierre non négligeable au projet : Les coeurs et les refrains assurés par le discret mais prolifique James Fauntleroy, John Legend sur "The Believer" et surtout Maya Angelou, poétesse de renom "The Dreamer" qui apporte ici un véritable moment d’apaisement. 

Apaisement, est le mot qui me vient directement après l'écoute de neuvième album. Plus Hip-Hop que jamais. Cet opus renoue avec l'esprit Chi-Town qui commençait à se faire rare depuis deux trois ans. Common a prit du plaisir sur UMC qui n'est qu'un Electric Circus en plus dynamique. Toutefois le retour triomphal de No I.D. apporte la touch qui donne de l'espoir pour un dixième album qui s'annonce excellent. Comme un signe qui ne trompe pas, le retour du père de Common sur le traditionnel "Pops Belief" en fin d'album, est un gage de qualité.

mercredi 28 décembre 2011

The Roots - Undun [Chronique]

Après la pluie vient le beau temps. Phrase passe partout qui s'avère fausse la plupart du temps (tout le monde sait qu'après la merde, vient la merde n'est ce pas). Sauf qu'au moment ou je tape frénétiquement sur mon clavier sans fil fraîchement acquis, un nouveau classique Hip Hop vient de voir le jour. Oui, le nouveau Roots est un classique. Une oeuvre. Une claque. Le genre de projet qui te rend fier d'apprécier le Rap dans toute sa saveur et sa richesse. Mais une fois n'est pas coutume, je vois deux trois réfractaires au fond de la salle. Ceux là criant à l'overhype en vénérant le 1er Weezy venu. Oui, toi en particulier; amateur d'un rap sans saveur. CrazySongz t'invite à découvrir le maître étalon d'un Hip-Hop aux sonorités acoustique et à l'écriture inspiré.

Généralement, lorsqu'un nouveau Roots est annoncé. L'amoureux de Hip-Hop que je suis sait instinctivement que la qualité sera au rendez vous. Ce gage de qualité qui leur est propre, assure que même leur plus mauvais projet restera sur le plan artistique, supérieur à 90% des autres albums. Peu importe la période. Cette solidité musicale et cette aisance naturelle du groupe s'est bonifié avec le temps, depuis les débuts de la formation en 1987.

Fondée par Black Tought (précurseur chez les précurseurs) et le génial Questlove. Nous retrouvons une nouvelle fois sur Undun cette formule magique qui a fait la renommée du groupe: Questlove à la batterie, Kamal Gray pour les percussion, C. Kirk Douglas à la guitare. Sans oublier Black Thought pour le rap. L'atout de la formation acoustique permet un renouvellement perpétuelle dans les sonorités; ce qui d'une part, amène un véritable renouveau entre chaque albums et donne une dimension uniques aux pistes proposées.

Beaucoup plus orienté Soul. Il m'est impossible d'écrire sur Undun sans évoquer l'élément majeur du projet. Car une fois n'est pas coutume ce dixième album, place le storytelling en theme principal. Exercice dont Black Tought est passé maître mais qui n'avait pas prit une telle ampleur jusqu'ici. Ainsi, l'histoire qui nous est narré est celle de Redford Stephens, un jeune afro-américain venant des ghettos et qui sombre dans la violence et la criminalité au fil de l'album. Néanmoins, la où le concept est jouissif sur le plan narratif, c'est que le protagoniste est mort dès le début de l'album. Comme le laisse comprendre ce coeur qui cesse de battre de manière si poignante. Car en commençant par le destin funeste de Stephens, The Roots crée une accroche solide qui nous contera comment nous en sommes arrivé à cette fatalité. Chaque pistes constituant un souvenir  du vécu ténébreux de R. Stephens comme sur le mélancolique "Sleep". Et quand bien même quelques moment de calme se manifesteront "One Time" ou encore "Lighthouse" La sensation de vivre ce Menace To Society à l'envers, donne une dimension digne d'un polar noir.

Bien entendu, la plume de Thought ne serait rien sans le travail d’orfèvre du reste du groupe. En terme d'arrangements et de production, l'ensemble est un parfait exemple de maîtrise et de cohérence. La Soul vient se mêler à des samples rendant chaque situation encore plus tragique comme sur le décisif "Tip The Scale", tandis que les invités Phonte Coleman, Dice Raw et surtout Bilal sur "The Otherside" rendent l'histoire beaucoup plus poignante. Un soucis du détail où mélodie et textes font tout simplement corps. À titre de comparaison, c'est une justesse que l'on retrouve dans le cinéma où le jeu d'acteur et l'angle de caméra parfait suffit à donner une émotion unique. Le choix du storytelling étant tellement casse gueule de nos jours, nous ne pouvons que féliciter The Roots pour l'histoire de ce Anakin du ghetto.

Seul classique digne de ce nom depuis fort longtemps. Undun est un conte urbain incontournable pour tout amoureux d'Hip-Hop, sans aucun doute possible.

dimanche 18 décembre 2011

Drake - Take Care [Chronique]

Vous voyez la belle pochette à gauche ? Très bien. Vous voyez la gueule que Drake tire tel un Droopy au bord du suicide? Et bien dites vous que cette mine déconfite est celle que vous risquez d'avoir après l'écoute du second album du jeune soldat de Young Money.

Pourquoi ai je hésité entre le suicide et la rédaction de cette chronique ? Dans un 1er temps pour que vous chers lecteurs soyez témoin de mon dur calvaire de chroniqueur Hip-Hop. Et bien entendu pour vous expliquez en détail pourquoi ce nouvel album est à ajouter à la longue liste des déceptions de 2010. Crazysongz va droit au but.

Sur Take Care la formule qui a fait le succès de l'ancien de Degrassi, reste globalement la même. Toujours épaulé à la prod par la paire T-Minus, Noah Shebib. Ont se retrouve rapidement en terrain connu au niveau des sonorités manquant clairement de viagra. Et du Viagra, Drake ferait peut être une bonne action en se procurant une boite tant ses thème le dépeigne comme un gros cocu too much écorchée vif.

A croire que Aubrey Graham de son vrai nom se rêvait chanteur de Rnb. Ici, le problème de fond c'est que chaque morceaux tombe dans un spleen totalement exagérer ce qui rend l'ensemble beaucoup trop assommant sur la durée. Et même si je salue l'effort d'offrir des récits un peu plus introspectif. Quand une personne pleure je donne un mouchoir mais si cette même personne chiale sur ses mêmes problème depuis 1 an (Thank Me later) je distribue les baffes. Trop d'émotion tue l'émotion.

Après le Rap édulcoré pour les minettes fans de One Tree Hill. Quelques tentatives d'apporter quelques sons plus punchy sont bien présentes, pour le meilleur et pour le pire. Commençons par le pire - pour Drake - où celui ci se fait logiquement ridiculiser par la quasi totalité de ses invités: Frank Ocean, Kendrick Lamar et Andre 3000 en tête. L'Outshinage étant chose faite, Drizzy remonte enfin le niveau sur l'excellent "Lord Knows" en duo avec Rosey (tracks qui signe le retour en grâce de Just Blaze), suivi du trippant "HYFR" avec Lil Wayne en soutien. Soudain les bons morceaux s’enchaînent petit à petit : "Crew Love", "Look What You've Done" on en vient même à balancer la tête sur "Take Care" titre éponyme en feat avec Rihanna et "The Ride". Miracle ?

En fait non. Mon lecteur audio indique que l'album est déjà fini. Soudain, je jette un regard sinistre sur la pochette de l'album et songe comme Drake, à renouveler ma boite d’antidépresseur. Alors que retenir de ce second album ? L'alternance entre rap et chant étant beaucoup plus appuyé (sans atteindre le niveau d'excellence d'une Laurynn Hill dans le domaine), Take Care est plus intimiste que son prédécesseur. Néanmoins, la manière d'aborder les thèmes (l'amour en particulier est too much au point de vraiment devenir pénible). Résultat; celui qui est déjà crédité d'être un sous Lil Wayne devient un sous LL Cool J. Bref, vu l'état d'esprit des rappeurs d'aujourd'hui je ne serais pas étonné qu'il annonce sa retraite au prochain album.  

Evidence - Cats & Dog [Chronique]

2011 fut une année morose. En effet; conformisme, frilosité, frivolité sont les maux qui ont caractérisés l'année qui prend bientôt fin. Après un été hip hop humide comme l'automne, et un automne qui s'annonce comme un hiver avant l'heure. Les feuilles tombent et le moral baisse à l'heure où la crise s'installe confortablement. Tel est l'état sinistre de la scène rap actuelle, et pourtant. Comme une évidence soudaine, le nouvel album d'Evidence s'annonce comme la deus ex machina de ce début de rentrée. L'élément salvateur qui apaisera nos oreilles orphelines d'un Hip Hop riche et de qualité.

Tombons dans la facilité; il est évident qu'Evidence est l'homme providentiel en cet fin d'année. Membre du crew Dilated People, groupe californien alternant entre le très bon et le moins bon. Notre homme du jour s’attelle depuis 3 ans; sous la houlette du prolifique et sérieux label Rhymesayers; à la préparation de son second album solo (seulement) : Cats & Dogs.

Cats & Dogs. En voila un titre assez curieux pour un album Rap. Pour la petite histoire chien et chat représentent dans certaines croyances et mythologies, le vent pour le chat et la pluie pour le chien. C'est en tout cas l'enseignement que nous offre "The Liner Notes". Morceau étant une preuve apppuyé de l'écriture érudite d'Evidence.

Flow simple, posé et soigné. Le tout accompagné d'une plume sophistiquée et intimiste. Celui qui a pour surnom "Mr Flow" depuis plus de 10 ans d'activité, justifie une nouvelle fois son sobriquet. Assurément, les thèmes bien que variés sont dans l'ensemble imprégnés d'un discours positif et combatif. Ce qui découle sur un ensemble de récits authentiques, alliés à des sonorités rendant les tracks cohérentes dans le pur esprit Hip-Hop. Là où les artistes du moment se complaisent à nous dépeindre une vie de luxe sans apporter une vision personnel et aiguisée sur une situation. Michael Peretta en 2011, fait l'effort de nous invité dans son monde et de nous faire découvrir son univers où se croisent peines et espoirs. En clair, Crazysongz ne le dira pas assez: Cats and Dogs est la bombe de 2011 ! Opus passant à limite du classique, c'est tout un parterre de guest de renoms qui s'est invité sur le projet: Raekwon, Alchemist, Aesop Rock, Slug, Aloe Blacc ou encore Prodigy entre autres.

De cette liste exhaustive, il y a matière à mettre en lumière ce qui fait tout le sel de C&D. Je parle bien évidemment des sonorités apportées par les producteurs : DJ Premier en tête. En effet, tout le paradoxe savoureux se trouve dans l'ambiance clairement orientée east; tandis qu'Evidence apporte son groove californien au micro. Sans être un cas inédit dans l'histoire du Hip-Hop californien - a noté qu'à l'image de groupe tel que the Pharcyde - l'emprunt de sonorités east par des artistes de la cote ouest est tout sauf un cas isolé.

Fort heureusement, la formule emprunté sur ce second album s'avère payante et porteuse d'un véritable nouveau souffle. Néanmoins, si il m'est difficile de trouver des défauts vraiment gênant tant l'opus apporte une bouffée d'air salvatrice; c'est plus sur une industrie frileuse et figée que je pousse un coup de gueule. En 2011, le niveau fut tellement nivelé vers le bas que nous en sommes réduit à nous extasier sur un album Rap - aussi bon soit il - privilégiant une ambiance sonore cohérente et  intimiste le tout suivi de récits d'une profondeur assez rare, le minimum syndical pour peu qu'on aime cet art urbain en constante mutation. Le constat global sur l'industrie est assez inquiétant. En clair, sur une année qui même si elle apporta son lot de pétard mouillée, fini malgré tout dans un feu d'artifice annonciateur d'un 2012 un peu plus radieux. Evidence tente d'en apporter la preuve, au pire des cas il est porteur d’espérance.

samedi 17 décembre 2011

Drake - Club Paradise Tour - Palais Omnisport - Jeudi 5 Avril 2012


Jeudi 5 Avril 2012, Drake se produira au Palais Omnisport de Paris Bercy. Un évènement immanquable pour les fans du label Young Money.

Réservation sur Fnac.com >> Concert - Booba

J Rawls - The Hip Hop Affect [Chronique]

Après The Essence of J. Rawls en 2001 et l'indispensable The Essence of Souls en 2005. La moitié du tandem Lone Catalysts: J Rawls fait un comeback fort apprécié avec son nouveau projet en solo: The Hip Hop Affect. Le producteur/beatmaker jouissant d'une crédibilité sans pareil dans le milieu Hip Hop Soul underground, c'est avec une véritable délectation que les amoureux de groove attendent ce nouvel opus. Ce succès d'estime est  crédibilisé par ses nombreux faits d'armes à la prod sur des projets de renom tel que le Black Star Talib Kweli et Mos Def ou en portant sa griffe sur divers titres d'Aloe Blacc ou Eric Roberson.

Avec The Hip Hop Affect, J Rawls reste dans la continuité de ce son Neo Soul où il excelle avec brio. L'album commence d’ailleurs dans cette même dynamique où Rawls est rejoint par Diamond D et Kev Brown sur l'explicite 'Best Producer On The Mic'. Comme il est coutumier aux projets des beatmakers. Une pléthore d'artistes de renoms vient prêter main forte: Sadat X et Wise Intelligent sur 'Face It', Bad Azz sur 'Are You Listening ?' ou encore Senor Kaos sur l'excellent 'Ya Friends In The Way'. En somme, la liste d'invitée s'inscrit parfaitement dans le trip groove and chill de leur hôte; ce qui n'est jamais une gageure. La cerise sur la gâteau revient bien entendu au titre 'We're On Top' où plus de 23 MC de l'Ohio se partage le micro dans une insolente fluidité.

Outre les guest et les collaborations prestigieuses. Mister J sait s'imposer en solo comme le prouve 'Jewel' ou le sirupeux 'Why You Do'. Long, varié, riche en invités de qualités. The Hip- Hop Affect frise le sans faute. Une seule petite extravagance - 'Find a New' - vient gâcher le tableau comme une tache de ketchup sur une chemise Gucci (et encore je chipote). Mis à part ça, le pied est total tout simplement. L'écoute en boucle de la perle 'Tha Very First Day' est là pour vous signaler que même la production la plus moyenne de J Rawls vaut celle du premier producteur mainstream venu.

Cette comparaison bien qu'un peu facile (un producteur mainstream travaille généralement sous les impératifs des maisons de disques et des radios). Il faut tout de même rendre hommage au travail d'un pur beatmaker porte étendard d'un son Groove and Soul qui manque à beaucoup d'amateur du genre. En définitive; comme à une âme soeur à qui ont aurait offert son coeur à vie. L'amateur de bonnes vibes a la quasi certitude de ne jamais être déçu avec J. Rawls. Pourquoi passer à coté ?

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